La Coalition Congolaise pour la Justice Transitionnelle (CCJT) a publié une déclaration le 17 novembre 2025 à Bukavu, exprimant ses préoccupations sur l’élaboration de faux rapports et de fausses informations dans le contexte de l’Accord Cadre pour la paix signé le 15 novembre 2025 entre le Gouvernement congolais et le M23-AFC à Doha, au Qatar. La coalition dénonce notamment le risque de manipulations autour du protocole relatif à la justice transitionnelle, encore en discussion parmi les six protocoles restants.
Selon la CCJT, ce regroupement de plusieurs organisations de la société civile, présentes dans diverses provinces de la RDC, a pour mission de documenter les douleurs et violations subies par les populations, passées et actuelles, et de surveiller la gouvernance nationale. La coalition souligne que certains acteurs en train de créer des « défenseurs des droits humains » artificiels cherchent à diffuser de fausses informations pour contredire les données fiables collectées par les acteurs nationaux et internationaux.
Face à cette situation, la CCJT appelle tous les acteurs proches des victimes à rester vigilants afin de préserver la vérité et garantir la justice pour tous.
Recommandations de la CCJT :
Aux partenaires techniques et financiers :
- Fournir les moyens nécessaires aux organisations de la société civile pour documenter et monitorer les violations, en particulier les crimes graves dans les provinces concernées.
- Collaborer uniquement avec les vrais défenseurs des droits humains, et non avec ceux « en cours de fabrication ».
À la communauté internationale :
- Faciliter le travail de la délégation des Nations Unies pour les enquêtes sur les droits humains en RDC, particulièrement dans l’Est du pays, pour lutter contre l’impunité.
- Inciter les États impliqués à prioriser la signature des six autres protocoles dans les deux semaines suivant l’Accord Cadre.
- Impliquer activement la société civile dans les discussions afin de refléter le point de vue des populations victimes.
Aux parties en conflit (Gouvernement et M23-AFC) :
- Faire preuve de bonne foi dans la mise en œuvre des accords déjà signés, et éviter les manœuvres dilatoires qui prolongent la souffrance du peuple.
À la société civile :
- Continuer à documenter les violations des droits humains, surtout les crimes graves, pour préparer le terrain à la justice transitionnelle.
- Engager une réflexion stratégique afin de formuler des recommandations influentes pour résoudre rapidement et durablement le conflit.
À la population et aux victimes :
- Rester résiliente malgré la persistance de la crise.
Enfin la CCJT souligne l’importance d’une justice véritable et inclusive, et rappelle que la participation de la société civile dans le suivi et la mise en œuvre de l’Accord Cadre est essentielle pour éviter la manipulation de l’information et garantir la protection des victimes.
Jean-Luc M.

