L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, entame ce mercredi 28 mai 2025 à Goma une série de consultations citoyennes visant à recueillir les préoccupations de la population face aux défis nationaux. Ces échanges, selon ses proches, visent à formuler des propositions concrètes pour répondre à la crise multidimensionnelle que traverse la RDC.
Installé à Goma depuis dimanche, Kabila a annoncé, via un communiqué de son entourage, que les premières consultations concerneront les forces vives de la nation. La population est invitée à suivre ces démarches qualifiées d’« initiatives d’intérêt national ».
Objectif : Paix et solutions durables à l’Est
Ces consultations interviennent dans un contexte tendu, marqué par les violences dans l’Est du pays et la présence rebelle du M23/AFC. Joseph Kabila, qui s’est récemment exprimé sur la nécessité de ramener la paix, entend jouer un rôle actif dans la recherche de solutions durables. Il a notamment proposé 12 points clés pour résoudre la crise sécuritaire, bien que leur contenu n’ait pas encore été détaillé publiquement.
Polémique autour de son retour
Le retour de Kabila sur le devant de la scène politique divise. Certains Congolais voient en ces consultations une opportunité de réconcilier la nation et de redonner espoir aux populations de l’Est. D’autres s’interrogent sur leur réelle portée, d’autant que plusieurs acteurs de la société civile auraient quitté la zone sous occupation rebelle, craignant des représailles.
Une démarche critiquée par le pouvoir
La démarche de Kabila est loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion et des institutions. Le porte-parole Patrick Muyaya a récemment déclaré que l’ancien chef de l’État « n’a plus de leçon à donner aux Congolais », le qualifiant d’« homme du passé ». Ce commentaire souligne la tension persistante entre le pouvoir actuel et l’ex-président, resté discret depuis la fin de son mandat en 2019.
Un tournant possible dans la crise
Si les consultations aboutissent à des propositions concrètes et acceptées, elles pourraient marquer un tournant important dans la gestion de la crise dans l’Est du pays. Le retour de Kabila sur le terrain politique, après plus de six ans de retrait, est perçu par certains comme un signal fort dans un pays en quête de stabilité.
Séraphin Mapenzi