Le député national Jean-Marc Kabund a été mis aux arrêts ce mardi 9 août 2022, à l’issue de sa deuxième audition par le Procureur général près la Cour de Cassation. Poursuivi notamment pour offense au Chef de l’Etat, il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire et acheminé à la prison Centrale de Makala.
Me Henriette Bongwalanga, avocate de Kabund confirme l’arrestation de son client à Actualite.cd.
Un responsable de la police, cité par la presse kinoise, dit avoir reçu l’ordre de l’acheminer à Makala.
Jean-Marc Kabund est poursuivi depuis le 26 juillet dernier, suite à une sortie médiatique au cours de laquelle l’ex 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale a récemment tenu des propos mal digérés par le pouvoir en place. Dans sa conférence, Jean-Marc Kabund avait insinué que le Président Félix Tshisekedi est un « danger » pour la République.
La Cour de Cassation a demandé et obtenu l’autorisation des poursuites contre lui. Il est accusé d’injures publiques, imputations dommageables, outrage envers les autorités publiques, offenses envers le Chef de l’Etat, et propagation des faux bruits.
Après ses propos, l’Assemblée Nationale avait également décidé d’ouvrir un dossier disciplinaire à charge de Kabund. Dans un communiqué, la Rapporteur Adjointe de l’Assemblée Nationale avait appelé les autorités judiciaires à se saisir de son dossier, car selon elle, ses propos sont constitutifs de l’infraction d’Outrage au Chef de l’Etat.
Il est cependant arrêté avant que ses immunités parlementaires ne soient levées. Un autre réquisitoire du Procureur général près la Cour de cassation, sollicitant la levée de ses immunités a été adressé au Bureau de l’Assemblée nationale.
Mais Jean Marc Kabund a décliné deux invitations du Bureau de la chambre basse du Parlement, qui lui demandait de venir présenter ses moyens de défense. Il insistait sur la nécessité de conclure son audition au Parquet.
En brouille avec le parti présidentiel depuis quelques mois, Jean-Marc Kabund-a-Kabund n’a cessé ces derniers jours à afficher son acharnement contre son ancienne famille politique. Contre toute attente, l’enfant terrible de Kolwezi se positionne en premiers rangs parmi les plus farouches opposants du régime de Félix Tshisekedi.
«L’absence d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef du président Félix Tshisekedi, l’incompétence notoire et la mégestion institutionnalisée caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’Etat […] Les caisses de l’Etat saignent jour et nuit […] Les promesses irréalisables sont considérées comme mode de gestion, le mensonge, la manipulation, le détournement des derniers publics et la corruption comme mode d’exécution des projets […] Le parlement devient un lieu de traitement des sujets sans pertinence aucune et celles de théâtres de clowns politiques […] L’appareil de l’Etat est devenu de plus en plus un club d’amis où les apprenants sorciers de tout bord exercent leur premier stage au sommet de l’Etat,» autant de propos de Kabund, lors de sa conférence de presse.
Après avoir l’Alliance pour le Changement (AC), l’ancien président ad intérim de l’UDPS a soutenu que son parti alignera un candidat aux présidentielles de 2023, laissant entendre qu’il pourrait bien s’agir de lui.
Museza Cikuru