Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mardi 5 août 2025 une réduction majeure de ses opérations humanitaires dans l’est de la République démocratique du Congo, invoquant des contraintes budgétaires « sans précédent » qui compromettent gravement la lutte contre la faim.
Malgré un niveau record d’insécurité alimentaire aiguë dans le pays — avec 27,7 millions de personnes touchées, dont 10,3 millions dans l’Est — le PAM affirme avoir besoin de 270 millions de dollars pour maintenir son aide au cours des six prochains mois. Faute de financements, l’agence onusienne est contrainte de réduire la quantité de nourriture distribuée et de se concentrer uniquement sur les personnes les plus vulnérables.
« La réduction des ressources et les perspectives négatives nous obligent à établir des priorités […] ce qui compromet l’impact de l’aide humanitaire », alerte le PAM dans son dernier rapport de situation cité par ONU Info.
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Coupes budgétaires américaines et retrait des donateurs
Cette crise budgétaire trouve son origine dans la diminution drastique de l’aide étrangère des États-Unis et la réduction de l’aide globale des donateurs au premier semestre 2025, qui ont eu un impact direct sur les opérations humanitaires dans le pays.
Selon le PAM, cette situation financière tendue a également contraint d’autres agences humanitaires à réduire ou suspendre leurs activités, aggravant la gravité des besoins sur le terrain.
Considérée comme un point chaud de la faim, la RDC est confrontée à une aggravation rapide de la situation. L’augmentation du nombre de personnes en phase 4 de l’IPC (urgence alimentaire) est alarmante, et les prévisions indiquent une détérioration dans les mois à venir.
Les combats persistants dans l’est du pays continuent de perturber les activités agricoles et les marchés locaux, tandis que la hausse des prix alimentaires réduit drastiquement le pouvoir d’achat des ménages vulnérables.
Le retard ou la suspension du financement a des conséquences directes sur les services humanitaires essentiels pour les hommes, femmes et enfants déjà en situation critique.
En 2025, la portée moyenne mensuelle du PAM est tombée à 650.000 personnes, bien en deçà de l’objectif de 900.000 personnes par mois atteint en 2024. Cette baisse intervient alors même que les besoins humanitaires sont en forte croissance.
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Face au sous-financement, à l’accès humanitaire limité et à l’insécurité accrue, le PAM et ses partenaires ont été contraints de réviser leur plan initial de réponse humanitaire, qui visait 7,3 millions de bénéficiaires. Désormais, le plan hyper-priorisé ne vise plus que 4,7 millions de personnes.
Avec des stocks de produits alimentaires en forte diminution dans les provinces, le PAM prévoit une réduction à la fois du nombre de personnes assistées et des quantités de nourriture fournies dans les mois à venir.