Des organisations féminines et féministes de la République Démocratique du Congo dénoncent avec force l’inaction persistante des autorités face à la montée alarmante des féminicides dans les zones minières. Leur cri d’indignation fait suite au viol, à l’assassinat et à l’enterrement clandestin de Bitondo Byamungu Tatiana, une adolescente de 13 ans, survenu jeudi 31 juillet 2025 à Kamituga.
Selon ces organisations, la jeune fille a été agressée alors qu’elle se rendait à la rivière Bitanga pour laver ses habits, dans un endroit connu sous le nom de Kavala. L’auteur présumé, Landry Kitoga Kilosho alias Ndino, un jeune homme d’une vingtaine d’années déjà connu pour ses antécédents criminels, aurait tenté de fuir vers Mulungu, dans le territoire de Shabunda, avant d’être arrêté à Lupupu le lendemain, vendredi 1er août.
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Les organisations parlent d’un féminicide de plus dans une région où les violences sexuelles et les meurtres de femmes sont devenus récurrents, souvent dans l’impunité la plus totale. Elles dénoncent une « culture de violence tolérée » dans les zones minières comme Kamituga, gangrenées par la misère, la corruption et l’absence d’autorité.
Le cas de Tatiana est particulièrement choquant :
- Elle a été violée par un individu signalé aux autorités pour son comportement dangereux ;
- Elle a été tuée pour faire taire sa voix ;
- Son corps a été enterré clandestinement dans une tentative d’effacement total de son existence.
Les organisations féminines accusent les autorités locales d’avoir ignoré les alertes lancées par la population sur le comportement suspect de l’auteur présumé, ainsi que d’autres cas similaires dans la région. Elles dénoncent :
- L’absence d’enquêtes sérieuses ;
- L’inaction face aux signaux alarmants ;
- L’absence totale de mesures de protection pour les filles et femmes vulnérables.
« Cette négligence équivaut à une complicité criminelle », affirment les signataires de la déclaration. « Combien de femmes devront encore être sacrifiées avant que les autorités n’agissent ? »
Face à cette situation, les organisations exigent :
- Une enquête indépendante, urgente et rigoureuse, menée hors de l’influence des autorités locales ;
- La condamnation exemplaire de l’assassin présumé, ainsi que des responsables qui ont failli à leur devoir ;
- La mise en place immédiate de mécanismes de protection dans les zones minières : patrouilles régulières, refuges sécurisés, lignes d’alerte, et activation des juridictions spécialisées ;
- La démission des autorités locales et policières informées des risques mais restées passives.
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Les organisations féminines et féministes de l’Est de la RDC, réunies au sein de la Coalition Beijing RDC et de Rejefemac, appellent :
- Les ONG de défense des droits des femmes à documenter les cas de féminicides et à plaider pour leur reconnaissance comme crimes spécifiques ;
- Les citoyens congolais à hausser la voix pour obtenir justice pour Tatiana Bitondo et toutes les autres victimes oubliées ;
- Les autorités nationales à prendre des mesures fortes pour enrayer cette vague de barbarie envers les femmes dans les zones enclavées.
« Assez de silence, assez de complicité. Justice pour Bitondo. Sécurité pour toutes les femmes. » concluent les signataires.