Le 24 août 2025 marque le 27e anniversaire des massacres perpétrés par les militaires de l’ANC, branche armée du mouvement rebelle RCD soutenu par le Rwanda, et par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), dans les villages de Kilungutwe, Kalama et Kasika, situés dans le territoire de Mwenga, à 108 km de Bukavu. Plus d’un millier de civils, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été tués lors de ces violences, considérées comme l’un des épisodes les plus odieux de l’histoire récente de la RDC.
Selon le rapport Mapping des Nations Unies, la majorité des femmes ont été violées, torturées et mutilées, et de nombreux corps d’enfants ont été jetés dans des latrines. Parmi les victimes figuraient le Mwami (Roi) de Lwindi, François Mubeza, assassiné, ainsi que son épouse enceinte de jumeaux, qui a été éventrée.
Les violences ont également visé des figures religieuses : le père Stanislas Wabulakombe, vicaire de la paroisse, trois religieuses de la Congrégation des Filles de la Résurrection, un séminariste et plusieurs paroissiens laïcs ont été assassinés.
Malgré ces atrocités, les instigateurs circulent encore librement, certains administrant même les territoires qu’ils ont endeuillés, ce qui leur permet de commettre de nouveaux crimes en toute impunité. Denis Mukwege appelle à la reconnaissance que la paix durable est impossible sans justice, et sans la participation active des victimes aux processus de paix qui les concernent.
Le Prix Nobel de la Paix souligne également que, malgré les tentatives de certains acteurs politiques de la sous-région des Grands Lacs pour semer la haine et provoquer un génocide interethnique, le peuple congolais a fait preuve de résilience, refusant l’entredéchirement et aspirant à une coexistence pacifique et à un développement harmonieux.
« Le monde ne peut plus se permettre de regarder notre souffrance avec une indifférence frisant l’inhumanité. La RDC a besoin, elle aussi, de son Nuremberg », conclut Denis Mukwege.
Jean-Luc M.