Les activités sont restées paralysées tout l’avant-midi de ce mardi 28 décembre 2021 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Marchés, boutiques, écoles, magasins, banques et bureaux étatiques sont restés fermés et ce malgré l’appel du gouvernement provincial qui invitait la population à vaquer librement à leurs occupations.
Après la ronde effectuée par Laprunellerdc.info sur les artères de la ville et les coins chauds; le constat est que l’appel du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu invitant à une journée ville morte a été largement respecté par les habitants de la ville de Bukavu.
De la frontière Ruzizi1 en passant par la route PE Lumumba jusqu’à Nyamoma au cabinet du Gouverneur; toutes les maisons commerciales érigées le long de l’artère principale de la ville sont restées fermées.
Des banques et quelques stations de vente de carburant sont restées également fermées. Les principaux marchés de la ville comme le marché de Nguba, Nyawera et celui du feu rouge n’ont pas ouvert leurs stands.
Des commerçants qui y exercent sont restés chez eux. Les quelques commerçants rencontrés sur place disent être venus non pour vendre; mais pour sécuriser leurs marchandises qui passent des nuits sur des stands gardés par des sentinelles qui les abandonnent tôt le matin.
Au marché de Nyawera, le président des vendeurs rencontré à la porte d’entrée indique que les vendeurs de son marché ont décidé de répondre à l’appel de la Société Civile; et n’attendent que le mot d’ordre pour reprendre les activités.
Loin de là, cette fois à l’endroit dit « Chez baba Cingazi », connu pour son accueil d’un grand nombre des commerçants vendeurs des habits, les portes sont restées fermées. On se croirait être un dimanche.
A une petite distance de là, vers feu rouge, les maisons de vente de vins et des liqueurs qui sont quotidiennement opérationnelles sont restées fermées. De la place de l’indépendance en passant par la route d’Uvira jusqu’au rond-point Major Vangu connu sous le nom « Essence », les maisons commerciales sont également fermées.
A Essence, un des coins les plus chauds de la ville, les bus de transport en commun qui font des navettes Bukavu-Uvira, sont restés immobilisés sur la route. Le mouvement est timide.
Dans la commune de Bagira, le constat est le même. De la brasserie jusqu’à la place communale de Bagira, le mouvement est timide. Le commerce sur la route est quasi inexistant.
Impossible donc pour l’instant de dire à quoi ressemblera la ville dans l’après-midi, mais à voir la situation qui règne dans la ville, on sait conclure que l’appel de la Société Civile est largement observé.
Pour rappel, le Bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu a appelé à une journée ville morte ce mardi 28 décembre dans la ville dans la province du Sud-Kivu.
Le président du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu Adrien Zawadi justifie son appel par le souci de se solidariser avec les habitants de Goma et Beni dans le Nord-Kivu; victimes d’une insécurité à grande échelle.
C’est aussi pour dire non à l’arrivée des forces armées ougandaises et la police Rwandaises dans cette même province du Nord-Kivu et l’Ituri. La société civile estime que cette mutualisation ne peut jamais résoudre le problème de l’insécurité qui a longtemps duré dans la partie l’Est du pays.
Bertin Bulonza