La Société civile des forces vives de la province du Nord-Kivu exprime son inquiétude face à la récente déclaration du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, à Kisangani, annonçant son intention de modifier certains articles de la Constitution ou de réécrire une nouvelle Constitution.
Dans une réaction faite à la presse ce mardi 29 octobre, John Banyene, président de la Société civile des Forces vives du Nord-Kivu, s’est dit choqué par cette initiative du Chef de l’État. Pour lui, la priorité actuelle pour la population reste la restauration de la paix dans l’Est du pays, secoué depuis longtemps par des conflits répétés.
« Dire autre chose avant de nous apporter la paix, c’est ce que nous appelons une moquerie. Le président, qui hier s’opposait et se moquait de ses prédécesseurs tentant de modifier la Constitution, se retrouve lui-même dans cette situation. On se demande quelle garantie il offre pour le faire. Mais nous, en tant que peuple meurtri, restons derrière lui pour qu’il nous aide à restaurer la paix et la sécurité. Si c’est le contraire, il connaît le sort qui l’attend, comme en 2016 et 2018 », explique-t-il.
Banyene craint que les propos tenus par le Chef de l’État ne ravivent de nouvelles tensions au sein des communautés. Il estime qu’il serait plus judicieux de concentrer les efforts sur l’amélioration des conditions de vie des Congolais et le développement des infrastructures de base.
« Il y a déjà deux provinces sous état de siège et d’autres parties du pays sont occupées depuis des années par des groupes armés. Modifier la Constitution serait une provocation, car nous ne comprenons pas en quoi cela freine la fin de la guerre. En période de conflit, certains articles de la Constitution ne devraient même pas être touchés », insiste Banyene.
Il ajoute que les tentatives de modification constitutionnelle pourraient renforcer les ennemis du pays, alors que des milliers de Congolais vivent dans des camps de déplacés et aspirent à rentrer chez eux.
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Pour rappel, le président Tshisekedi a annoncé ce mercredi à Kisangani la création en 2025 d’une commission nationale pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Il souhaite un texte « adapté aux réalités » de la RDC, estimant que l’actuelle Constitution est obsolète et influencée par des intérêts étrangers. Cependant, dans le Nord-Kivu, où le Rwanda est accusé de soutenir les rebelles du M23, cet argument ne convainc pas.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma
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