Le Président Rwandais Paul Kagame, s’est une nouvelle fois exprimé au sujet du Rapport Mapping de l’ONU. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, celui-ci estime que ce Rapport aurait dû montrer les crimes perpétrés par d’autres partis que le Rwanda.
«Ce rapport a vu le jour pour donner de la crédibilité à l’idée d’un double génocide. Une théorie qui transforme les victimes en bourreaux. Un rapport comme celui-ci [A lire ici] aurait dû montrer la perpétration des crimes commis par d’autres partis que le Rwanda,» estime-t-il.
Le Président congolais Félix Tshisekedi a récemment encouragé son homologue rwandais à collaborer pour obtenir la justice en faveur des victimes des massacres de l’Est de la RDC. Contrairement à Paul Kagame, Félix Tshisekedi a même déclaré que le Rapport Mapping a été rédigé par des experts objectif et indépendants de l’ONU.
Paul Kagame reconnaît finalement que plusieurs personnes sont mortes au Congo: « Il n’y a aucun doute là-dessus » https://t.co/0bot1PHgAm https://t.co/0pFHRG7vtc
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) May 26, 2021
En réaction, Paul Kagame estime qu’il ne peut pas renoncer à rechercher la paix, la sécurité et la justice, mais la justice est selon lui, l’objectif le plus difficile à atteindre.
«Le Président Tshisekedi a droit de croire aux experts, et moi de ne pas leur faire confiance. Nos deux pays ont connu des tragédies, et nous ne pouvons les surmonter qu’en travaillant ensemble. De nombreuses personnes sont mortes au Rwanda et au Congo. Il n’y a aucun doute là-dessus. Mais là om les experts font plus de politique qu’autre chose, c’est lors qu’il s’agit de dire qui, quoi et comment. Nous ne pouvons pas renoncer à rechercher la paix, la sécurité, et même la justice. Mais la justice est justement l’objectif le plus difficile à atteindre. Cela ne se fera pas grâce à des experts,» soutient-il.
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Paul Kagame reconnait toutefois que l’insécurité à l’Est de la RDC concerne plusieurs voisins, dont le Rwanda. Selon lui, l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri pourrait ne pas être suffisant.
« Cela pourrait ne pas être suffisant. Il y aura, je pense, d’autres décisions à prendre. Ce n’est certes pas facile à résoudre, puisque cela dure depuis plus de 25 ans, et ça concerne plusieurs voisins dont le Rwanda. Certains sont amis, d’autres des ennemis, » dit-il.
Le Président Rwandais affirme que l’Etat de siège ne pourra en soi mettre fin à l’activisme des groupes armés à l’Est de la RDC; mais c’est une étape sur laquelle il faudra bâtir.
Museza Cikuru