Les Sociétés civiles des province du Nord et Sud-Kivu, Ituri, Maniema et du Tanganyika; doutent de la réussite du Programme Démobilisation, Désarmement, Relèvement Communautaire et Stabilisation, P-DDRC-S à l’Est de la République démocratique du Congo.
Lors d’un point de presse tenu mercredi 15 décembre 2021 dans la capitale Kinshasa; les présidents de la société civile de cinq provinces touchées par l’insécurité ont émis des doutes sur la réussite de ce programme; qui vise la stabilisation dans l’Est du Pays.
Ils évoquent en premier lieu et à titre d’exemple, les précédentes opérations militaires; qui ont eu lieu avant ce programme de démobilisation mais qui n’ont pas malheureusement abouti à des résultats palpables.
«Notre gouvernement dans sa bonne foi, a entrepris plusieurs initiatives pour ramener la paix à l’Est. Plusieurs opérations militaires ont eu lieu; Kimia (1,2), Sokola (1,2), Umoja wetu (avec le FPR), etc. Avec beaucoup de moyens financiers et humains et depuis plusieurs années mais hélas. Aujourd’hui encore nous saluons toutes les démarches allant dans ce sens; mais nous émettons des critiques sur ce qui est fait afin que plus rien ne soit comme avant;» peut-on lire dans leur déclaration.
Si le casting des acteurs est mal fait, la scène ne connait jamais aussi du succès
Ils poursuivent en mettant en cause le choix opéré par le chef de l’Etat dans la nomination des animateurs de ce programme.
« Tout a échoué puisque le fondamental n’était pas là. Les sociétés civiles de l’Est ont salué et soutenu l’initiative du Chef de l’Etat par la mise en place du PDDRC-S; mais ce dernier est piégé et sans être des prophètes de malheur, il risque de finir comme les autres qui l’ont précédés; du fait d’avoir mal choisi les animateurs dudit programme. Vous convenez que si le casting des acteurs est mal fait, la scène ne connait jamais aussi du succès »
Cependant, ils proposent au chef de l’Etat de décentraliser « fortement le programme DDRC-S et le cas échéant changer les animateurs »
Ce programme mis œuvre au mois d’Août dernier en vue d’encourager les milliers de combattants; de plus de 100 groupes armés à déposer les armés; est dirigé par Tommy Tambwe, l’un des anciens chefs de file des principaux groupes rebelles soutenus par le Rwanda, responsables d’innombrables violations des droits humains dans l’est du Congo au cours des 25 dernières années.
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En 2002, lorsqu’il était vice-gouverneur du Sud Kivu administré par la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD); Amnesty International et Reporters Sans Frontières avaient relevé qu’il avait ordonné l’arrestation des journalistes; qu’il jugeait critiques à l’égard de son mouvement.
Depuis sa nomination à la tête de ce programme par le président Felix Antoine Tshisekedi; Tommy Tambwe fait face à une résistance de la part des structures de la société civile, des mouvements et autres organisations de droit de l’homme ouvrants en république démocratique du Congo; qui mettent en cause sa crédibilité.