La crise humanitaire s’aggrave au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Selon un rapport publié fin mai 2025 par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ses partenaires, plus de 150.000 personnes ont été déplacées en mai à travers sept territoires de la province, fuyant les combats, l’insécurité croissante et les violences armées.
Le territoire de Rutshuru demeure l’épicentre de cette crise. Entre le 13 et le 24 mai, les combats y ont provoqué le déplacement de plus de 96.500 personnes. Le centre de santé de Rebero a été pillé, privant 8.400 habitants d’accès aux soins essentiels.
À Walikale, l’instabilité persiste. Le 18 mai, des affrontements à Buleusa ont forcé plus de 3 000 personnes à fuir vers Miriki et les forêts. Ce mouvement s’ajoute à d’autres déplacements survenus le 8 mai à Rusamambu, tandis que les populations redoutent une attaque imminente sur Pinga.
Dans le territoire de Masisi, les combats à Lushebere et autour de Mweso ont déplacé au moins 19.000 personnes, dont 3.000 dès les premiers jours. Malgré quelques retours observés depuis février, près de 300.000 personnes y restent déplacées.
Le territoire de Beni n’est pas épargné : des combats à Kabweke et la résurgence des ADF-NALU autour d’Oicha aggravent l’insécurité et compromettent l’accès aux moyens de subsistance.
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Au moins 32.000 personnes ont été déplacées à Lubero depuis début mai, à la suite d’attaques armées récurrentes à Mambembe et Fungula. Ces violences mettent en péril la sécurité et les moyens de subsistance, notamment la pêche.
À Goma, la situation reste tendue malgré une accalmie relative. La criminalité urbaine a fait au moins 15 morts en mai. Des arrestations arbitraires et des intrusions armées dans des structures de santé témoignent de la dégradation sécuritaire dans la capitale provinciale.
OCHA et ses partenaires appellent à une intensification urgente de l’aide humanitaire dans l’Est de la RDC. Les besoins sont immenses : protection, sécurité alimentaire, soins médicaux et services de base. Des millions de personnes demeurent exposées à des risques graves.
Une réponse coordonnée et durable est essentielle. Gouvernements, ONG, agences humanitaires et acteurs locaux doivent unir leurs efforts pour faire face à cette catastrophe humanitaire prolongée et soulager les souffrances des populations les plus vulnérables.