Le trafic entre Kiwanja, Rubare, Rutshuru-centre et le reste de la province est coupé depuis bientôt une semaine. Samedi 29 octobre 2022, ces agglomérations du territoire de Rutshuru sont passées sous le contrôle du M23, l’armée loyaliste s’étant repliée.
Du coup, plus aucun véhicule n’assure la liaison entre cette zone et d’autres agglomérations ou centres urbains de la province du Nord Kivu.
Les opérateurs économiques éprouvent de la peine à s’approvisionner en produits manufacturés ou à évacuer les produits des champs vers les centres de consommation, entraînant les ménages dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins vitaux.
« Les stocks que détenaient des opérateurs économiques ne correspondaient pas avec les jours que nous venons de passer étant isolés du reste de la province. Toutes les voix de sortie et d’accès à Kiwanja sont fermées. Il n’y a donc pas moyen de faire de nouveaux approvisionnements. La conséquence, c’est que le prix de certains articles prend déjà de l’ascenseur », témoigne un commerçant de Mabungo, sous le couvert de l’anonymat.
Et cette situation n’est pas un cas isolé. D’autres membres de la communauté sont également affectés.
« Les poissons ne viennent plus chez nous. Nous n’avons plus qu’un seul axe qui nous ravitaille en poisson, c’est l’axe de Nyakakoma. Et ces poissons viennent à moto et sont en quantité insuffisante comparativement aux besoins des habitants qui sont restés dans la cité. Il n’y a pas de passage sur l’axe Vitshumbi, au niveau de Mabenga car les militaires FARDC sont d’un coté et les hommes du m23 sont de l’autre coté. Et les poissons restent à Vitshumbi. Quant aux vivres, nous savons plus les envoyer à Vitshumbi », explique Kawasaki Pilipili, membre de l’association Actions des Vendeurs des Poissons et des Vivres pour le Développement Intégré, domiciliée à Kiwanja.
Et cette situation pourrait pousser certains ménages dans l’impossibilité de satisfaire les besoins élémentaires de leurs membres.
« Lorsque l’offre diminue alors que la demande augmente ou alors ou même si la demande reste la même, ais du fait que l’offre des biens a diminué, le prix va augmenter. Alors quand il y a hausse du prix, ca veut que certains ménages ne seront pas capables d’accéder à certains produits compte tenu du prix qui sera en hausse et les ménages se sauront pas assure le bien-être de leurs membres », explique Alain Baziha, enseignant d’économie dans certains établissements supérieurs en territoire de Rutshuru.
En attendant, les habitants de Rutshuru en appellent à un rétablissement rapide du trafic entre les agglomérations de Rutshuru-centre, Kiwanja et Rubare et le reste de la province.
La Rédaction