La vie reprend timidement son cours à Kiwanja, depuis la matinée de ce vendredi 28 octobre, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Petit à petit, la panique de la veille laisse place à une reprise encore très timide des certaines activités. Mais le flou persiste au sujet de l’évolution de la situation sécuritaire et la prudence reste de mise.
Ce vendredi matin, de nombreux habitants ont débouché de toutes les rues et ruelles de la commune de Rutshuru en direction de l’artère principale. Ils constituaient de petits attroupements le long de la nationale N°2.
Le film des événements de la veille alimentait leurs conversations avec cette panique qui a gagné les esprits de nombreux d’entre eux, les contraignant de s’enfouir en direction de Kanyabayonga, pour les uns, et de Binza, pour les autres.
Mais ces habitants qui s’attroupent le long de la route nationale restent dans l’incertitude. Ils ignorent tout de l’évolution de la situation dans les villages proches de la ligne des combats entre les FARDC et le M23.
La ligne téléphonique avec l’opérateur Airtel, le plus utilisé dans la zone, est défectueuse depuis jeudi à la mi-journée. En dépit de cette incertitude, certaines boutiques et des officines pharmaceutiques ont rouvert, avec beaucoup d’hésitations, ce vendredi matin.
Ces tenanciers des boutiques qui osent ouvrir n’exposent pas leurs articles dehors comme à l’accoutumé.
«La situation n’est pas encore bonne, certes, mais jusque quand allons-nous attendre ? Nous sommes déjà habitués à cette situation. Depuis la naissance, nous connaissons souvent des situations de guerre. Nous profitons de cette sorte d’accalmie pour servir quelques clients,» a expliqué un tenancier d’une boutique à Mabungo.
Mais d’autres tenanciers des boutiques attendent encore. L’un d’eux affirme observer la situation. Les entreprises de microfinances restent et les stations-services restent encore fermées. Quant au transport en commun, il a repris.
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Des motards sont également perceptibles dans les parkings. Pendant ce temps, il s’observe un mouvement pendulaire des habitants. Ils partent dans diverses directions avec des matelas et des ustensiles de cuisine sur la tête ou au dos.
Certaines femmes rencontrées affirment retourner chez elles à Kiringa, plus ou moins 2 km au Nord du bureau du territoire de Rutshuru, dans le groupement Busanza. On signale également un retour de certains rares habitants de Rubare.
Et pendant ce temps, jusqu’à la mi-journée ce vendredi, le trafic entre Rutshuru centre et Goma sur la route nationale n°2 était reste coupé. Certains véhicules qui tentaient d’emprunter ce tronçon ce vendredi matin sont revenus à Kiwanja. Un chauffeur a lâché «il n’y pas de passage », sans livrer d’autres explications.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru