La société civile du bassin d’Elila, en chefferie des Wamuzimu (territoire de Mwenga, Sud-Kivu), appelle à une action immédiate des autorités suite à l’assassinat d’un notable du groupement de Bagunga, identifié comme Kanaume, survenu le mardi 18 novembre 2025 dans le village de Kigumo. Selon le bureau de coordination de la Société Civile Force Vive, la victime aurait succombé à des sévices infligés par un membre du groupe armé Wazalendo Washi, basé à Lugushwa-Kigumo.
Cette tragédie a suscité une vive émotion au sein des habitants et des organisations locales. Olivier Kapuku, président de la société civile, dénonce un « meurtre odieux » et exhorte les autorités compétentes ainsi que les organisations de défense des droits humains à agir pour que justice soit rendue sans délai.
« Le meurtrier doit répondre de ses actes devant la justice », a-t-il insisté, rappelant que la récurrence des violations des droits humains dans la région de Lugushwa nécessite une réaction ferme de l’État congolais.
La société civile appelle également la population à ne pas se résigner face aux exactions, notamment les jeunes, souvent témoins impuissants des abus.
Le drame de Kanaume n’est pas un cas isolé. À Kasanga, un autre citoyen, Isaka Nyangi, a été torturé dans un cachot des Wazalendo du groupement des Bashibugembe. Après une évasion, il a été retrouvé évanoui sur la route par des passants et pris en charge dans une structure sanitaire pour recevoir les soins nécessaires.
La société civile du bassin d’Elila demande aux autorités coutumières et administratives de participer activement à l’enquête afin que « la vérité soit établie et que justice soit rendue dans le respect des droits humains », souligne Olivier Kapuku.
Le bassin d’Elila demeure une zone où l’insécurité et les violations des droits humains sont préoccupantes, avec des groupes armés tels que Wazalendo et certains éléments des FARDC imposant souvent leur loi. Dans des villages comme Kigumo, la cohabitation entre civils et éléments armés entraîne régulièrement des drames meurtriers, souvent liés à des différends mineurs ou des abus d’autorité.
Ce nouvel assassinat relance le débat sur la protection des civils dans les zones sous influence armée au Sud-Kivu. Pour de nombreux observateurs, seule une réponse coordonnée entre autorités locales, forces de sécurité et société civile permettra de restaurer un climat de paix durable dans ces communautés rurales.

