Le Gouvernement provincial du Maniema a présenté un ensemble d’initiatives et d’engagements inscrits dans le domaine de la coopération interprovinciale, tout en reconnaissant les obstacles majeurs ayant marqué sa première année d’exercice. C’est ce qui ressort du rapport officiel livré par Madame Ongambo Longe Antoinette, Secrétaire Exécutif du Gouvernement, lors d’un point de presse à Kindu.
Coopération interprovinciale : de la diplomatie de proximité aux accords structurants
Sur le plan de la coopération interprovinciale et nationale, plusieurs engagements ont été pris par le Maniema dans une logique de solidarité territoriale et de renforcement de la gouvernance locale. Parmi les faits marquants, on note :
- La participation du Gouverneur Moïse Kabwankubi à la 11ᵉ session de la Conférence des Gouverneurs, tenue du 27 au 29 novembre 2024 à Kalemie, autour du thème : « Renforcer la gouvernance des provinces afin d’assurer la cohésion communautaire, facteur clé de la réussite du PDL-145T ».
- La signature d’un protocole d’accord le 4 mars 2025 avec la Province de la Tshopo, en vue de la réhabilitation des points chauds sur l’axe routier Kisangani–Ubundu, qui constitue un corridor logistique vital pour la région.
- L’institution par arrêté provincial du 22 avril 2025 d’un comité de suivi des travaux liés à cette route (axe RP410), soulignant l’implication technique et administrative du Maniema au-delà de ses frontières.
- Une nouvelle participation du Maniema, représenté par le Gouverneur, à la 12ᵉ session de la Conférence des Gouverneurs tenue à Kolwezi, dans la province du Lualaba.
- La signature à Kolwezi, le 14 juin 2025, d’un accord de coopération entre les provinces du Maniema, du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, baptisé « Cadre permanent de coopération interprovinciale ». Ce mécanisme vise à favoriser les actions concertées dans les domaines des infrastructures, de la sécurité et de la relance économique.
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Cinq défis majeurs qui freinent l’action gouvernementale
Le rapport présenté par Madame Ongambo dresse également la liste des obstacles significatifs rencontrés par le Gouvernement provincial :
- La guerre d’agression contre la RDC menée par le Rwanda via le groupe armé M23/AFC, qui affecte directement la stabilité régionale.
- L’irrégularité des rétrocessions budgétaires et des transferts de fonds d’investissement par le Gouvernement central, ainsi que l’absence de financements de la Caisse nationale de péréquation.
- La persistance de groupes armés dans la province, en attente de démobilisation.
- Les faiblesses de la DGRMA (Direction Générale des Recettes du Maniema) en matière de mobilisation et de canalisation des ressources financières internes.
- Le manque criant de moyens logistiques pour les membres du Gouvernement, l’absence de bâtiments administratifs appropriés, ainsi que l’indisponibilité d’une résidence officielle pour le Gouverneur.
Perspectives : cap sur la numérisation, l’électrification et la relance agricole
Face à ces défis, le Gouvernement provincial projette une série d’actions structurantes pour les mois à venir :
- La digitalisation des recettes provinciales, avec l’appui technique de la Banque mondiale et du COREF, pour une gestion plus transparente et efficace des ressources.
- L’électrification de Kindu, Kalima et Kaïlo, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec SAKIMA-STS et le soutien de l’ANSER, afin de répondre au déficit énergétique chronique.
- La relance des activités minières industrialisées, avec notamment les sociétés KMC, PKM et Strategos impliquées dans l’exploitation de l’or à Namoya.
- Les espoirs placés dans les retombées diplomatiques des récents accords de paix entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis, censés mettre fin aux prédations économiques et sécuritaires sur les ressources congolaises.
- La réhabilitation de plusieurs axes routiers stratégiques, notamment Kindu–Kasongo–Salamabila et Kindu–Kibombo–Samba, ainsi que la voirie urbaine de Kindu.
- La relance de l’agriculture dans le Maniema, ancienne zone céréalière réputée dans l’Est du pays, aujourd’hui visée comme priorité de souveraineté alimentaire.
Madame Ongambo Longe Antoinette estime que la vision du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi commence à produire des effets visibles au Maniema : désenclavement progressif, accès amélioré aux services sociaux, encadrement accru de la jeunesse, et réhabilitation de l’administration locale.
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Elle souligne que ces avancées, bien qu’encore fragiles, résultent d’une gouvernance provinciale structurée autour d’une majorité politique consolidée : 17 députés provinciaux sur 20, 4 sénateurs sur 4, le Gouverneur et Vice-Gouverneur, ainsi que les 10 ministres provinciaux sont issus de l’Union sacrée.