Plus de cinquante journalistes du Nord-Kivu ont participé ce jeudi 4 août 2022 à Goma, à une table ronde sur la lutte contre les discours haineux et les paroles dangereuses, en ce moment où la province du Nord-Kivu fait face aux attaques du M23 appuyé par le Rwanda, dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo.
Lors de cette séance organisée par l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC) en collaboration avec l’ONG La Benevolencija, les journalistes ont été appelés à jouer correctement leur rôle dans la lutte contre les discours haineux.
Au cours des échanges, les participants ont décrypté les problèmes auxquels font face les chevaliers de la plume œuvrant dans les zones secouées par le M23.
«Nous avons avons tenu à réunir les journalistes de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et ceux de Goma, C’est par rapport à l’actualité comme vous le savez notre province du Nord-Kivu fait face à la guerre. Et lorsqu’il y a guerre, il y a agitation, il y a insécurité et nous comme journalistes, il était question d’analyser dans quel contexte nous travaillons et comment nous travailler par rapport à ce contexte. Il était aussi question d’identifier les menaces que font face les journalistes actuellement et comment nous pouvons arriver à gérer. Les journalistes ont notamment parlé de problèmes de non accès à certaines sources. Vous savez le journaliste a comme activité la source, si tu n’as pas accès à la source ça veut qu’on est bloqué, qu’on est limité. Il était aussi question de voir des menaces que nous avons pu subi comme journalistes. Voilà pourquoi nous avons eu le temps de nous appeler au respect notre code et éthique de déontologie et respecter les lois,» a indiqué Michel Mutabesha, membre de l’UNPC Nord-Kivu.
L’UNPC appelle également les journalistes à amener la population locale à ne pas généraliser les évènements liés aux conflits et à la situation de la guerre.
«Nous comme journalistes, en pareil moment nous devons éviter à généraliser comme certains officiels l’ont bien dit. Un rebelle ou un malfaiteur, il ne faut pas l’identifier à sa famille ou à sa communauté par ce que vous pouvez être d’une famille de cinq mais chacun a sa vocation. Et chacun est responsable de ses actes. Voilà pourquoi on continue à rappeler aux journalistes que dans le traitement des nos informations, nous devons amener la population à ne pas généraliser des évènements liés aux situations de groupes armés. Longtemps on a collaboré, ça ne sert à rien de se tirer entre nous,» a insisté M. Mutabesha.
Selon les organisateurs, un projet de monitoring sur la menace sécuritaire des médias dans la province du Nord-Kivu en général, et en territoire de Rutshuru en particulier, sera mis en place. Ce projet vise à produire un magazine et d’autres formats sur la lutte contre les discours de haine. Les Radios communautaires des zones en conflits seront informés pour la sensibilisation.
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