La cité frontalière de Kasumbalesa, dans le Haut-Katanga, a été secouée lundi 17 novembre 2025 par deux cas distincts de justice populaire ayant coûté la vie à deux hommes présentés comme des malfaiteurs. Les victimes ont été lynchées puis brûlées vives par des habitants en colère, plongeant la ville dans un climat de terreur.
Le premier drame s’est produit dans le quartier Hewa Bora, près de la voie ferrée et non loin du complexe scolaire Bon Berger 1. Selon des témoignages concordants, un individu interpellé au milieu de la nuit n’a pas été remis aux autorités, mais livré à la vindicte populaire, qui a procédé à son exécution.
Peu après, un second corps calciné a été retrouvé dans des circonstances similaires dans le quartier Sous-Station, au niveau du 8ᵉ poteau sur la route de contournement. Les deux faits, survenus à quelques heures d’intervalle, témoignent d’une tension sécuritaire croissante dans cette localité stratégique située à 90 kilomètres de Lubumbashi.
Alertés, les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) de Kasumbalesa se sont déployés pour sécuriser les lieux, effectuer les constats et éviter toute nouvelle escalade.
Le maire de Kasumbalesa, Maître André Kapampa, a condamné « avec la plus grande fermeté » ces actes de justice populaire. Il a appelé la population à la retenue et exhorté les habitants à collaborer avec les forces de l’ordre pour l’arrestation et la prise en charge des suspects.
Ces événements surviennent dans un contexte de dégradation accrue du climat sécuritaire, dénoncé depuis plusieurs semaines par les résidents et les acteurs locaux. Beaucoup lient cette recrudescence de criminalité à la saison des pluies, période traditionnellement marquée par une hausse des cambriolages et agressions.
La population réclame désormais un renforcement urgent des dispositifs de sécurité pour mettre fin à l’insécurité chronique et empêcher que les citoyens ne se fassent justice eux-mêmes.