Le parti politique « Ensemble pour la République » s’oppose fermement à tout changement ou modification de la constitution, comme le souhaite le régime actuel depuis quelques mois. C’est le secrétaire général de ce parti d’opposition, Dieudonné Bolengetenge, qui l’a indiqué mardi 29 octobre 2024. Il affirme qu’en modifiant la constitution, on risque de raviver les démons des conflits.
Lors d’une matinée politique animée par le Secrétaire Général du parti de Moïse Katumbi dans la salle Concordia de l’archevêché de Bukavu (Sud-Kivu), Dieudonné Bolengetenge a appelé les habitants de la province du Sud-Kivu et ceux de la République démocratique du Congo en général à contraindre le régime actuel à renoncer à la modification de la loi fondamentale.
Pour ce proche de Katumbi, les partis politiques qui défendent encore les valeurs républicaines, comme Ensemble pour la République, le « Leadership et Gouvernance pour le Développement » (LGD), et d’autres doivent sensibiliser la population afin qu’elle se mobilise pour libérer le processus pacifique d’accès au pouvoir.
« Avant de passer à la compétition électorale proprement dite, qui devrait être une compétition civilisée et saine, nous devons d’abord combattre la fraude et la tricherie. Il est crucial d’établir une loi électorale consensuelle et une CENI consensuelle. Le président de la République nous a surpris en déclarant que les malheurs de notre pays trouvent leur origine dans la constitution. Nous ne sommes pas d’accord avec cela ».
Au cours de cette matinée politique, Dieudonné Bolengetenge a souligné que l’actuelle constitution garantit encore le vivre ensemble pacifique à tous les Congolais.
« Si on y touche parce qu’un groupe de compatriotes veut rester au pouvoir durablement pour satisfaire ses appétits, on risque de réveiller de vieux démons de divisions, de sécessions, voire de conflits, qui coûteront cher en temps et en ressources, alors que notre pays est déjà dans une situation très difficile ».
Ensemble pour la République appelle également le peuple congolais à se préparer à doter le pays de dirigeants à la hauteur de ses aspirations et de ses attentes.
Le Secrétaire Général de ce parti s’indigne de la mauvaise gestion actuelle du pouvoir de Tshisekedi, une gestion qui, selon lui, ne fait pas la fierté des milliers de Congolais sur tous les plans.
« Aucun avenir ne sera garanti au peuple de ce pays avec l’actuelle manière de diriger, alors que le bon Dieu nous a donné un pays magnifique que tout le monde nous envie. Aujourd’hui, le pays ressemble à une vieille poubelle ouverte. Il y a de la saleté partout, de l’insécurité partout, du désespoir. C’est pourquoi nous disons que le moment est venu de dresser nos fronts ».
Cette position du parti Ensemble pour la République s’ajoute à celle du Front Commun pour le Congo (FCC), de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et même de la Société civile dans sa diversité, qui se sont récemment opposés à tout changement ou modification de la Constitution, affirmant qu’il n’est pas opportun d’entamer une telle démarche.
Le président Félix-Antoine Tshisekedi et les cadres de son parti, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), ne jurent que par la nécessité de changer la constitution élaborée depuis 2004.
Ils estiment qu’au cours de ce deuxième quinquennat à la tête du pays, Félix-Antoine Tshisekedi est bloqué par certaines dispositions constitutionnelles, d’où l’urgence d’un changement pour permettre le décollage de la République démocratique du Congo. Le Président Tshisekedi a même dénoncé une « Constitution écrite par des étrangers ».