Intervenons-nous

30 mai 2019-30 mai 2020, Cela fait déjà une année depuis que Carly Nzanzu Kasivita a été élu à la tête de la province du Nord-Kivu pour succéder Julien Paluku Kahongya. Le député de l’oppositon Kakule Saasita y voit noir.

Élu avec la majorité des voix dans la course, c’est sous une forte émotion que ce cadre du BUREC parti membre du FCC avait  accédé par  le biais des votes des élus provinciaux à cette charge avec 28 voix  sur une liste de 4 candidats en lice où il était sortie vainqueur dans un climat très agité.

Celui-ci sera suivi de son grand challenger Muhindo Nzangi surnommé à l’époque « Gouverneur », Eric Kamavu et Théobald Binamungu.

Une année passée déjà plusieurs observateurs décrient la situation sécuritaire en province qui selon eux s’est vite détériorée de plus depuis sa venue par apport aux dernières années.

Interrogé à ce sujet, certains élus estiment que la gestion du Gouverneur de province reste « opaque » car selon eux, rien n’a été concrètement fait sur terrain. Il l’accuse d’exploiter les actions de son prédécesseur. 

Le député provincial Kakule Saasita, Secrétaire exécutif du regroupement politique, Mouvement Social  (MS) indique que sur tous les plans, rien ne marche, allant du social jusqu’au cabinet du gouverneur où d’après lui, des agents du cabinet, ministres , fonctionnaires de l’Etat se lamentent toujours du non-payement de leurs salaires depuis plusieurs mois.

D’après cet élu provincial, rien n’est à retenir sur la gestion du Gouverneur car l’insécurité s’est vite accentuée en province à travers le phénomène « 40 voleurs », phénomène « Kasuku » à Butembo, la justice populaire à Goma, le Kidnapping à Rutshuru et Nyiragongo, le dossier SMB-COOPERAMMA à Masisi, les ADF à Beni , l’activisme des groupes armés dans plusieurs coins de la province et plusieurs autres maux qui rongent la province.

« Il faut dire en bref que rien ne marche sur le plan sécuritaire, même sur le plan social on a pas vu là où il a lancé un projet en province dans son programme si c’est n’est que faire un chantage des projets de 100 jours du président Felix-Antoine Tshisekedi en province. En dehors de son discours-programme rien n’a été annoncé aux fins fonds des villages. Et alors comme il n’y a rien nous attendons qu’il vienne expliquer ce « rien » en plénière le moment venu » a déclaré Kakule Saasita.

Un programme  quinquennal d’actions « lu et jamais appliqué »

Dès son élection à la tête du Nord-Kivu, le Gouverneur Kasivita avait promis que son programme s’attellera sur 5 grands piliers.

C’est entre autre le renforcement de la gouvernance et de l’autorité de l’Etat, la consolidation de la paix et de la cohésion sociale et l’accès à la justice, la relance, diversification, transformation de l’économie et création d’emplois ; la reconstruction et développement des infrastructures modernes et intégrées, le développement social pour l’accès équitable aux services sociaux de base, l’amélioration des conditions de vies et la valorisation des ressources humaines ; ou encore la protection de l’environnement, aménagement du territoire et développement durable.

Pourtant, sur demande de plusieurs députés à l’hémicycle provincial, ce programme « quinquennal » pouvait être mis en forme de chronogramme selon les actions qui devrait être menées en province. L’opposition en province estime que ce qui se produit actuellement serait le résultat du fait de n’avoir pas fait ce chronogramme.

« C’est en tout cas une distraction de croire que c’est qu’on n’a pas débuté dans une année, on puisse le récupérer dans le reste des années qui suivent. Le Gouverneur est tombé dans une distraction oubliant que le temps perdu ne se récupère pas , c’est juste un rappel pour qu’il ne s’agite pas à la fin en justifiant le vide à travers la Covid-19 qui n’est arrivé qu’il y a deux mois et qui ne peut pas prendre tout le temps pour tout un Gouverneur et oublier qu’il y a d’autres maux qui rongent la province sur tous les plans », insiste Kakule Saasita.

Ce dernier fait savoir en suite que malgré les mouvements de plusieurs autorités administratives et polico-militaires de tout genre qui se sont déployés en province pour tenter de mettre fin à l’insécurité, la situation est malheureusement restée la même.

À l’absence de l’autorité de l’Etat, la justice populaire accepte à haute voix.

Ce dernier temps la justice populaire en ville de Goma, c’est devenue aussi une nouvelle manière pour la population de cette ville de se rendre justice elle-même, décrier avec force l’insécurité devenue son quotidien.

Une situation selon  plusieurs observateurs liée également à l’absence d’une « vraie justice » permettant ainsi aux habitants de se sécuriser à cause de l’inaction des autorités. 

Dans plusieurs quartiers de la ville , suite au phénomène « 40 voleurs » qui bat de l’ampleur, l’autorité provinciale semble être restée silencieuse face à ce phénomène qui met plusieurs familles du Chef-lieu de la province dans l’insécurité.

Pour Kakule Saasita , le seul moyen pour l’autorité provinciale de surmonter ces défis avec des faits tangibles sur terrain, reste le respect strict et l’application du programme quinquennal chronogrammé, présenté devant les députés provinciaux lors de son investiture par les députés provinciaux.

Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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