La Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a exprimé un soutien ferme et enthousiaste à l’Accord de paix conclu le 4 décembre 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda. Scellé par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, sous la facilitation décisive du président américain Donald Trump, ce pacte est présenté comme une avancée historique susceptible de transformer durablement la dynamique sécuritaire dans l’Est de la RDC, meurtri par près de trois décennies de violences.
Dans son communiqué officiel, la MONUSCO salue la détermination politique des deux chefs d’État, estimant que leur engagement constitue la pierre angulaire de cette percée diplomatique. La mission voit dans l’accord une opportunité majeure pour restaurer la confiance entre Kinshasa et Kigali, jeter les bases d’une paix durable, alléger les souffrances des populations civiles et libérer le potentiel économique de la région des Grands Lacs.
Le texte signé à Washington repose sur plusieurs engagements majeurs :
- un cessez-le-feu immédiat,
- le désarmement des groupes armés, notamment les FDLR,
- le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais,
- le retour sécurisé des réfugiés et déplacés.
La MONUSCO estime que ces mesures constituent une architecture crédible pour pacifier l’Est du Congo, à condition qu’elles soient mises en œuvre de bonne foi et dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, mais aussi de l’ensemble des États de la région.
Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU et Chef par intérim de la MONUSCO, rappelle que l’accord de Washington n’est pas un acte isolé. Il s’inscrit dans une dynamique régionale plus vaste, incluant :
- l’accord-cadre conclu entre la RDC et l’AFC/M23 le 15 novembre 2025,
- la Résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité.
Selon lui, l’ensemble de ces instruments « offre une opportunité pour passer de la confrontation à des solutions politiques », ouvrant un espace inédit pour la désescalade et le dialogue.
La MONUSCO rend également hommage au rôle déterminant de partenaires clés tels que le Qatar, l’Union africaine (UA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi qu’au Médiateur Faure Gnassingbé, qui ont contribué à rapprocher les positions des deux pays.
Malgré l’euphorie diplomatique, les observateurs appellent à la prudence. Les combats se poursuivent encore dans certaines zones de l’Est, et la réussite de l’accord dépendra entièrement de la manière dont Kinshasa et Kigali appliqueront leurs engagements sur le terrain. La MONUSCO insiste notamment sur la nécessité de :
- maintenir un dialogue continu,
- promouvoir des mesures de décrispation,
- garantir une approche inclusive au niveau local et national.
Pour les experts, l’accord de Washington n’est pas la fin du conflit, mais le début d’une transition fragile qu’il faudra consolider pas à pas. L’avenir de millions d’habitants de l’Est de la RDC dépendra de la volonté réelle des deux gouvernements de transformer cette avancée diplomatique en paix durable.

