L’Assemblée provinciale du Kongo-Central a ajourné, samedi 13 décembre 2025, l’examen du projet d’édit budgétaire pour l’exercice 2026, présenté par l’exécutif provincial conduit par le gouverneur Grâce Bilolo. Sur les 30 députés présents en séance plénière, 20 ont voté contre, contre seulement 10 voix favorables, infligeant un revers politique majeur au gouvernement provincial.
Présenté une première fois le 6 décembre, le projet budgétaire est ainsi renvoyé pour révision, l’Assemblée estimant que plusieurs zones d’ombre compromettent sa crédibilité et sa cohérence. Cette décision marque une désapprobation à la fois politique et technique du document financier.
Absent lors de cette séance, le gouverneur Bilolo a laissé la défense du projet à son ministre provincial du Budget, Jean-Cornelis Mbilu, confronté à une salve de questions des élus. Les débats, qualifiés de tendus, ont mis en évidence des inquiétudes persistantes sur certaines lignes budgétaires, jugées insuffisamment justifiées.
Le principal point de friction concerne un emprunt contracté par la province. D’un montant annoncé de 20 millions de dollars américains, seuls 12,5 millions auraient été effectivement perçus, laissant un écart inexpliqué de 7,5 millions de dollars. Une situation jugée préoccupante par les députés provinciaux.
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Selon les explications fournies, cet emprunt était destiné à financer trois projets majeurs : la construction du bâtiment de l’Assemblée provinciale, l’acquisition d’engins lourds et le renouvellement du parc automobile de l’exécutif provincial ainsi que du Bureau de l’Assemblée. Des justifications jugées insuffisantes face aux interrogations sur la traçabilité et l’utilisation réelle des fonds.
Par ce rejet, l’Assemblée provinciale du Kongo-Central réaffirme son rôle de contre-pouvoir et de contrôle de la gestion des finances publiques. Le gouverneur Grâce Bilolo est désormais appelé à revoir les projections budgétaires et à fournir des garanties claires afin de restaurer la confiance des élus provinciaux.
L’exécutif provincial devra soumettre dans les prochains jours un nouveau projet de budget, plus réaliste et transparent, sous peine de compromettre le financement des activités publiques pour l’exercice 2026.

