Autrefois symbole de modernité et de sécurité grâce à ses lampadaires solaires, la ville de Kindu, capitale provinciale du Maniema, vit aujourd’hui chaque nuit dans une obscurité totale. Les infrastructures installées sous le régime de Joseph Kabila ont pratiquement disparu, plongeant les habitants dans l’insécurité et le désespoir.
Installés autrefois le long des principales artères — de l’aéroport national à l’Université Mapon, en passant par le boulevard Joseph Kabila et l’Assemblée provinciale — les lampadaires modernisaient la ville, favorisaient le commerce nocturne et rassuraient la population. Aujourd’hui, il ne reste que des poteaux nus. Dès 19 heures, Kindu s’éteint : commerces fermés à la hâte, rues désertes, silence pesant.
« La ville ressemble à l’enfer dès la tombée de la nuit. On n’y voit rien, mais surtout, on ne voit plus d’espoir », déplore un jeune vendeur de Kasuku. « Chaque jour, ce sont des lampadaires, panneaux solaires et batteries qui disparaissent, sans aucune réaction sérieuse des autorités. »
Face à cette situation, les habitants dénoncent l’inaction des autorités et le silence des notables locaux. « Pourquoi ce silence alarmant ? Où sont les leaders de Kindu qui devraient protéger et défendre leur ville ? », s’interroge Issiaka Jonas, un résident.
Dans les quartiers, les critiques sont acerbes : « Ils ont les poches pleines, mais le cœur vide. Quand on attend leur engagement pour reconstruire Kindu, il n’y a que le silence », dénonce un habitant de Mikelenge, visant les élites financières et politiques accusées d’indifférence.
Cette disparition progressive des lampadaires soulève non seulement un problème d’éclairage, mais aussi des questions plus profondes de gestion publique, de transparence et de justice. Certains citoyens appellent à une mobilisation collective pour contraindre les autorités à rendre des comptes et agir rapidement.
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L’avenir de Kindu dépendra, selon eux, de la capacité des responsables et de la population à s’unir pour restaurer ce qui a été perdu et bâtir une nouvelle vision d’une ville véritablement digne de porter son titre de capitale du Maniema : une « ville lumière », au sens propre comme au figuré.