Intervenons-nous

Les autorités judiciaires de l’Ituri ont procédé ce jeudi 10 mars 2022 à la libération de 29 miliciens CODECO en guise d’échange, à la suite du kidnapping de 8 membres de la Task Force présidentielle, selon des sources citées par le média local Buniaactualite.com

CODECO
des miliciens CODECO libérés de prison, sont accueillis par les responsables de la communauté Lendu. Photo ©tiers

Ces miliciens étaient détenus à la prison centrale de Bunia. Ils étaient poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel, et d’autres étaient déjà condamnés à des lourdes peines par la justice militaire.

Selon des sources dans la région, cet exercice va se poursuivre : Environ 400 détenus sont concernés par cette mesure, une des exigences de ce groupe armé en échange de la libération des membres de Task Force détenus depuis le 16 février dernier, parmi eux deux anciens chefs rebelles: Thomas Lubanga et Germain Katanga.

Conséquence, des combattants CODECO détenus dans des prisons à Bunia et à Kinshasa pourraient être relâchés en contrepartie de la libération de ces membres dépêchés par Félix Tshisekedi en Ituri pour sensibiliser les groupes armés sur le processus de paix.

Depuis le 16 février, huit négociateurs missionnés par Félix Tshisekedi pour arranger un cessez-le-feu avec des groupes armés ont été faits prisonniers, dans la province de l’Ituri. Parmi eux, ces deux hommes connus pour avoir semé la désolation dans l’est de la RDC, au début des années 2000, et condamnés par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et complicité de crimes de guerre.

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Thomas Lubanga et Germain Katanga ont depuis purgé leur peine et jouent désormais les « pacificateurs » pour le chef de l’État congolais. Ils séjournaient depuis plusieurs semaines en Ituri, en espérant obtenir le désarmement et la reddition des combattants de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), une milice accusée d’exactions par les Nations unies.

Une mission similaire – à laquelle Thomas Lubanga n’avait pas participé – avait déjà été organisée il y a un an. À l’époque, près de 1 500 combattants avaient accepté de quitter le maquis. Mais faute d’un accompagnement suffisant, nombre d’entre eux étaient ensuite retournés en brousse et avaient repris les armes.

Ce mercredi-là, les négociateurs de Félix Tshisekedi étaient donc de retour en Ituri et rencontraient des chefs de faction quand les événements ont pris un tour inattendu.

« Ils étaient en plein pourparlers au camp Yalala, situé à deux kilomètres du village de Bambu, quand les chefs de milice ont été informés que leur fief était bombardé. Ils ont tout de suite mis fin aux discussions et arrêté les négociateurs du président », avait expliqué le porte-parole de la délégation, Pitchout Iribi Mbodina.

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Selon un document confidentiel consulté par Jeune Afrique, l’état de santé des otages est « généralement bon », même si trois d’entre eux, dont Thomas Lubanga, sont malades et n’ont pas reçu de traitement. Sitôt la nouvelle de leur capture parvenue à Kinshasa, des négociations ont été entamées. Et les miliciens ont fait part de leurs exigences.

Ils réclament notamment une amnistie pour leurs combattants et leur intégration dans les rangs de l’armée régulière – des revendications dont ils avaient déjà fait part, il y a plusieurs mois, à Félix Tshisekedi. Mais aujourd’hui, la liste des revendications s’est allongée.

Les Codeco exigent désormais la fin de l’état de siège (mesure instaurée en mai dernier pour ramener la paix dans l’Est), la libération de certains prisonniers, le retour des habitants dans plusieurs localités (dont celles de Bambu, Kobu et Lipri) et un arrêt des opérations militaires.

Museza Cikuru

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