Des fortes pluies s’abattent depuis plusieurs semaines sur la chefferie de Kalonge, dans le territoire de Kalehe, provoquant de lourds dégâts sur les infrastructures scolaires. Selon les acteurs de la société civile, plus de 20 écoles ont été totalement ou partiellement détruites, plongeant des centaines d’enfants dans la déscolarisation forcée.
Les intempéries ont emporté toitures, murs et matériels didactiques. Dans certaines localités, les salles de classe se sont transformées en amas de décombres.
« Nos enfants n’ont plus où apprendre. Les écoles sont devenues dangereuses, certaines se sont même effondrées pendant les cours », témoigne Mukeba Marie, mère de trois élèves à l’école primaire de Cifunda.
Des élèves livrés à eux-mêmes
Privés d’abris scolaires, les enfants de Kalonge suivent désormais les cours à ciel ouvert ou dans des abris de fortune en paille. D’autres, découragés, ont tout simplement abandonné les études.
La situation est encore plus dramatique pour les enfants issus des familles déplacées à cause des conflits armés dans la région.
Ces familles, déjà éprouvées par la pauvreté, n’ont plus les moyens de payer les frais scolaires.
« Même si certaines écoles tentent d’accueillir les enfants déplacés, la majorité ne peut plus suivre faute d’uniforme, de cahiers ou de frais de scolarité », explique M. Bahati, directeur d’une école locale.
Des conséquences alarmantes sur l’avenir des enfants
Les organisations locales de défense des droits de l’enfant tirent la sonnette d’alarme : la destruction des écoles risque de compromettre gravement l’avenir éducatif d’une génération entière. Plusieurs jeunes, livrés à l’oisiveté, s’exposent à la délinquance ou à l’enrôlement dans des groupes armés.
« L’éducation est déjà fragile dans nos milieux ruraux. Avec ces pluies, c’est tout un système qui s’effondre », déplore Chantal Nsimire, une femme de Kalonge.
Face à cette urgence humanitaire, la société civile appelle à une intervention rapide des partenaires humanitaires. Elle plaide pour la réhabilitation des infrastructures scolaires, la fourniture de matériels didactiques et la mise en place d’un programme d’assistance scolaire pour les enfants déplacés et vulnérables.
« Nous demandons aux ONG de venir en aide à ces enfants. L’éducation ne doit pas être un privilège, mais un droit pour tous », insiste la société civile de Kalonge, qui appelle à la solidarité nationale et internationale.
En attendant, les communautés locales tentent de s’organiser. Certains parents se mobilisent pour reconstruire, avec les moyens du bord, des salles de classe temporaires. Les enseignants, eux, continuent d’assurer les cours malgré les conditions précaires, par vocation et par amour du métier. Mais sans un appui concret et rapide, le rêve éducatif de milliers d’enfants de Kalonge risque de s’effondrer sous les décombres des pluies.
Article produit dans le cadre du projet « Habari za Mahali ». Un projet du consortium RATECO, REMEL avec le soutien de Media4Dialogue de LaBenévolencja.

