Intervenons-nous

    Les déplacés victimes de la catastrophe naturelle du 4 mai 2023 à Bushushu et Nyamukubi, ainsi que des retournés de guerre vivant sur le site de Katashola, dans le village de Muhongoza, territoire de Kalehe, font face à une précarité extrême en cette période de fin d’année. Les femmes et les enfants figurent parmi les plus exposés, notamment aux maladies d’origine hydrique, dans un contexte marqué par une grave pénurie d’eau potable, dans cette partie de la province du Sud-Kivu.

    Selon Rushisha Ngiloma Crispin, président des déplacés du site de Katashola, qui a livré ces informations à La Prunelle RDC ce mercredi 17 décembre 2025, de nombreux enfants déplacés n’ont pas repris le chemin de l’école, faute de fournitures scolaires et d’un encadrement adéquat.

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    Il indique également que ces enfants sont exposés à plusieurs risques sanitaires, notamment la maladie des mains sales, le kwashiorkor, le paludisme, l’anémie, ainsi qu’à d’autres pathologies liées aux mauvaises conditions de vie.

    Le président des déplacés alerte par ailleurs sur une carence sévère en eau potable sur l’ensemble du site. Il décrit les difficultés quotidiennes rencontrées par les femmes, les enfants et les personnes du troisième âge pour accéder à cette ressource vitale.

    « Les femmes, les enfants et les personnes âgées peinent à se procurer cette denrée rare. Ils sont contraints de parcourir au moins une heure de marche, dans une zone peu sécurisée, pour trouver de l’eau », explique-t-il.

    La situation sanitaire est d’autant plus préoccupante que le site souffre d’un manque criant de latrines et de douches, exposant les déplacés à de graves risques de maladies infectieuses.

    « Les femmes enceintes et allaitantes se débrouillent dans la brousse, où elles creusent de petits trous pour se soulager. Elles se rendent à la rivière pour se laver. C’est pourquoi nous enregistrons de nombreux cas d’infections chez les jeunes filles et les femmes », déplore Rushisha Ngiloma.

    Malgré ce tableau alarmant, le président des déplacés a tenu à exprimer sa reconnaissance au Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l’assistance alimentaire fournie.

    « Nous ne pouvons pas être ingrats. Le PAM nous a appuyés en vivres de juillet à novembre 2025. Même si l’aide reste insuffisante face aux besoins, nous lui en sommes très reconnaissants. Nous l’encourageons à continuer de plaider auprès des bailleurs pour renouveler ce geste de solidarité », a-t-il souligné.

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    En conclusion, le leader des déplacés de Katashola lance un appel urgent aux autorités à tous les niveaux afin de renforcer le plaidoyer auprès des acteurs humanitaires, pour une assistance accrue en faveur de ces populations vulnérables.

    Il appelle également les personnes de bonne volonté à apporter une aide, en vivres ou en non-vivres, afin d’améliorer les conditions de vie des déplacés.

    Suzanne Baleke

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