Intervenons-nous

    Un nouveau cas de justice populaire a été enregistré dans la nuit du lundi au mardi 18 novembre 2025 dans le territoire de Kabare, dans le groupement de Bugorhe, village Kamakombe. Une femme, identifiée sous le nom de Mwa Kambaza, a été lynchée par des habitants qui l’accusaient de vols répétés et d’hébergement de malfaiteur.

    Selon Rodrigue Munguakonkwa, président du cadre de concertation de la société civile du territoire de Kabare, l’incident a éclaté après un signalement faisant état de la présence de voleurs à mains armées dans la zone.

    « La population était déjà en alerte. Lorsqu’un mouvement suspect a été perçu, les habitants ont entamé un contrôle sérieux du village. C’est alors que des personnes jugées suspectes ont été retrouvées dans la maison de la dame Mwa Kambaza », explique-t-il.
    Convaincus de sa complicité, les habitants ont fini par lui ôter la vie.

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    Ce drame survient dans un contexte de recrudescence des actes de vengeance populaire dans la région. La société civile signale au moins deux autres cas similaires ces derniers mois.

    Le 30 septembre 2025, dans le groupement de Bushwira, un homme d’environ 50 ans avait été tué à la machette par ses voisins, qui l’accusaient d’être à l’origine de maladies attribuées à la sorcellerie.

    Plus tôt, le 2 septembre 2025, toujours dans le groupement de Bugorhe, deux personnes avaient été brûlées vives par la population qui les soupçonnait de pratiques occultes.

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    Face à cette multiplication d’actes violents, la société civile du territoire de Kabare tire la sonnette d’alarme.

    « Nous condamnons fermement cette manière barbare de se rendre justice. Aucune accusation, même grave, ne justifie qu’on ôte la vie à quelqu’un sans passer par les autorités compétentes », insiste Rodrigue Munguakonkwa.

    Il appelle les habitants à privilégier le recours aux instances judiciaires et au dialogue plutôt que la justice expéditive.

    « Nous invitons la population à collaborer avec les autorités locales et judiciaires. La justice populaire n’a jamais été et ne sera jamais une solution », ajoute-t-il.

    La société civile plaide enfin pour un renforcement de la sensibilisation et pour l’amélioration de la sécurité afin de prévenir de nouveaux cas dans cette entité.

    Édith Kazamwali

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