Plusieurs dégâts humains et matériels ont été enregistrés dans le village de Ciranga, groupement de Bugorhe en territoire de Kabare (Sud-Kivu), lors d’une attaque d’hommes armés dans la soirée du jeudi 28 août 2025.
Selon la Société Civile locale, un groupe de bandits armés a fait incursion aux petites heures de la soirée, non loin de l’hôpital général de la Fomulac-Katana. Ils ont d’abord pillé des boutiques et maisons commerciales, puis le camp des infirmiers et agents de l’hôpital, avant de terminer leur attaque à l’aumônerie catholique.
Dans le petit marché du village, des téléphones portables et de l’argent ont été emportés. Mais selon des témoins, ce pillage n’aurait été qu’un prétexte pour atteindre une cible précise : M. Charles Cinyuka Muhimuzi, dit Azampane, chauffeur à la zone de santé de Katana. Alors qu’il s’apprêtait à fermer sa boutique avec son épouse, le couple a été ligoté par les assaillants.
« Ils étaient organisés et savaient visiblement ce qui allait réellement se passer car ils se rangeaient selon la priorité. J’ai vu qu’ils avaient déjà ligoté le chauffeur de la zone santé et son épouse. Ils se sont rassurés que tout est sous contrôle et l’ont conduit à son domicile dans le camp des infirmiers », témoigne un habitant.
L’épouse de la victime, Nabintu M’kasisi Adèle, raconte avoir vécu un calvaire.
« Je pensais qu’ils étaient venus pour nous tuer moi et mon époux, mais lorsqu’ils posaient des questions sur la position de mes enfants, j’ai compris qu’il y avait un autre plan. Si c’était pour l’argent seulement, ils se seraient arrêtés au marché. J’ai peur pour la sécurité de mes enfants, peu importe où ils se trouvent. »
Arrivés dans la maison familiale, les assaillants ont fouillé toutes les pièces. Ne trouvant que le père, la mère et une fille sous tutelle, ils ont roué le père de coups, le blessant grièvement, avant de violer la jeune fille. Avant de s’enfuir, ils ont proféré des menaces, promettant de revenir, rapporte la mère encore sous le choc.
Pour la Société Civile et certaines organisations de défense des droits humains, même si d’autres familles ont été touchées, l’attaque visait spécifiquement la famille de Charles Cinyuka.
Cette famille dit craindre désormais pour la sécurité de tous ses membres, particulièrement des enfants mentionnés nommément par les assaillants. Parmi eux, Jean-Luc Muhimuzi, étudiant en médecine à l’Université Catholique de Bukavu, qui avait déjà du mal à passer la nuit chez ses parents à cause de menaces persistantes.
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Dans une note d’alerte adressée aux autorités et consultée par votre rédaction, le Comité de Promotion et de Relèvement de Ciranga-Fomulac, qui regroupe les ressortissants du village, dénonce une attaque contre une localité jusque-là paisible. Il plaide pour l’ouverture d’enquêtes sérieuses afin d’identifier les auteurs et de les traduire en justice.
Séraphin Mapenzi