À l’occasion de la Journée mondiale de l’architecture, célébrée chaque premier lundi du mois d’octobre, des experts alertent sur les conséquences graves du non-recours aux architectes dans la ville de Bukavu. Cette journée, initiée par l’Union Internationale des Architectes (UIA), vise à sensibiliser le public sur le rôle essentiel de l’architecture dans la durabilité et l’équité des espaces urbains.
L’architecte Jackson Mugaruka, spécialiste en conception de bâtiments innovants, met en garde contre les risques élevés liés à la construction sans encadrement professionnel.
Selon lui, Bukavu court un danger réel en raison de la prolifération de constructions improvisées et du non-respect de la loi rendant obligatoire le recours aux architectes.
« Dans la ville de Bukavu, tout le monde est devenu architecte, même ceux qui n’ont jamais suivi une formation. C’est pourquoi vous voyez des maisons s’écrouler presque chaque fois », déplore-t-il.
Lire aussi : Bukavu : cinq morts dans un éboulement au quartier Nyalukemba
Jackson Mugaruka note également que de mauvaises pratiques, conscientes ou inconscientes, perturbent le processus d’obtention des permis de construire et violent les principes légaux de l’urbanisme.
Il souligne que de nombreux bâtiments s’effondrent dans plusieurs quartiers de Bukavu, à cause du manque de conception professionnelle, du non-respect des normes de stabilité, d’un mauvais dimensionnement des fondations et de murs mal proportionnés.
Face à cette situation, l’architecte appelle la population à éviter les constructions anarchiques et à recourir aux professionnels qualifiés.
« Construire sans architecte, c’est risquer des vies. Construire avec des architectes, c’est investir dans la sécurité, la beauté et l’avenir de nos communautés », insiste-t-il.
La Journée mondiale de l’architecture rappelle ainsi que l’architecture n’est pas un luxe, mais une nécessité pour bâtir des villes sûres, harmonieuses et durables, surtout dans des milieux urbains en forte croissance comme Bukavu.
Eliane Mufungizi et Denise Neema