Chaque 19 août, le monde célèbre la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Cette année, la commémoration met en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontés les acteurs humanitaires dans l’Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement au Sud-Kivu, où l’insécurité et la fermeture des aéroports de Bukavu et de Goma continuent de limiter l’accès aux populations.
Franck Ngonga, responsable de la communication de Médecins sans Frontières (MSF) en RDC, contacté ce mardi 19 août 2025 par la rédaction de La Prunelle RDC, rappelle que « malgré certaines avancées, il existe encore des zones où nous ne pouvons pas intervenir, alors que les besoins restent immenses ».
Il insiste sur l’importance de garantir un passage sécurisé pour l’aide humanitaire et de veiller à un approvisionnement régulier en médicaments et en aliments thérapeutiques par le ministère de la Santé et ses partenaires. Selon lui, « beaucoup de centres de santé sont aujourd’hui gravement sous-approvisionnés ».
Cette journée internationale vise à honorer ceux qui, au péril de leur vie, interviennent dans les crises pour aider des millions de personnes en détresse. Le thème retenu pour 2025 est : « Renforcer la solidarité mondiale et autonomiser les communautés locales ».
Le Secrétaire général des Nations Unies souligne également l’importance de protéger les travailleurs humanitaires, particulièrement dans les zones de conflit où leur engagement reste vital. Dans l’Est du pays, les affrontements ont aggravé la vulnérabilité alimentaire des ménages, privant de nombreuses familles de l’accès à leurs champs et provoquant une flambée des prix des denrées de première nécessité.
Toutefois, la lutte contre les crises humanitaires ne repose pas uniquement sur l’action des ONG. Elle nécessite également une solidarité mondiale, tant politique que financière, pour soulager la souffrance des plus vulnérables.
Par ailleurs, la discrimination à l’égard des victimes, notamment celles des violences sexuelles, demeure un problème persistant.
À ce sujet, Franck Ngonga rappelle que « le travail de sensibilisation est crucial pour protéger et redonner dignité à ces individus, tout en encourageant les communautés à s’unir pour les soutenir plutôt que de les isoler ».
En fin, cette journée qui célèbre l’engagement des acteurs humanitaires à travers le monde est aussi l’occasion de reconnaître les défis uniques auxquels font face les organisations opérant dans des régions de conflit. Le manque d’accès humanitaire, conjugué aux besoins grandissants des populations, rappelle l’importance d’une mobilisation accrue afin de soutenir celles et ceux qui luttent chaque jour pour apporter espoir et assistance aux victimes.
Divine Busime