À l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, célébrée ce 30 juillet 2025, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire la sonnette d’alarme sur une forme peu reconnue mais croissante d’exploitation : la traite à des fins de criminalité forcée.
Sous le thème « La traite des êtres humains est un crime organisé – En finir avec l’exploitation », la campagne mondiale de cette année, lancée sous le slogan « Contraints de commettre des délits, punis d’avoir survécu », dénonce une réalité tragique : des milliers de victimes, souvent des enfants, des jeunes ou des migrants, sont forcées à commettre des délits sous la menace de trafiquants – avant d’être arrêtées, punies, et non secourues.
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Escroqueries en ligne, trafics de drogue, vols à la tire… Ces délits ne sont souvent que la partie visible d’un crime beaucoup plus profond. En coulisses, ces personnes agissent sous la contrainte, manipulées, endettées, ou menacées de représailles. Pourtant, les systèmes judiciaires de nombreux pays échouent encore à reconnaître leur statut de victimes.
« Les survivants de la traite ne doivent plus être réduits au silence. Nous devons les écouter, les protéger, les soutenir », insiste Amy Pope, Directrice générale de l’OIM, dans son message officiel.
L’OIM appelle à un changement fondamental dans la manière dont les États réagissent à ces crimes. Elle recommande notamment :
- L’identification des victimes avant toute poursuite judiciaire ;
- L’intégration du principe de non-sanction dans les systèmes juridiques ;
- Un soutien effectif à la réintégration des survivants dans la société ;
- La responsabilisation exclusive des trafiquants.
Cette forme d’exploitation alimente à la fois la corruption et le crime organisé, tout en laissant les victimes stigmatisées, traumatisées, et souvent sans recours. Pour l’OIM, il est urgent que les gouvernements, les ONG, les systèmes judiciaires et les citoyens unissent leurs efforts pour démanteler ces réseaux criminels et mettre fin à l’impunité.
Cette Journée mondiale se veut ainsi un appel à l’action : écouter les victimes, revoir les lois, soutenir les structures de protection et surtout, refuser l’indifférence face à une double peine infligée à ceux qui n’ont jamais choisi d’être complices.