Intervenons-nous

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant célébrée ce 20 novembre, plusieurs enfants de Bukavu affirment que leurs droits restent largement bafoués, malgré certaines améliorations observées dans leurs familles et écoles. Interrogés par La Prunelle RDC Asbl, ils témoignent des réalités qu’ils vivent au quotidien.

Léanord, élève au complexe scolaire Le Progrès, estime que le respect des droits demeure minimal.

« Les droits de l’enfant ne sont pas du tout respectés. Par exemple, dans certaines familles, on ne laisse pas les enfants s’exprimer, même pour réclamer leurs droits. »

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Il invite les parents à comprendre les besoins de leurs enfants et à « protéger les rêves de leurs enfants ».

Cito Engulu, de son côté, observe une situation plus positive.

« Ces droits sont respectés dans la famille comme dans le milieu scolaire. » Il appelle néanmoins les parents à « être responsables parce que ces enfants sont des modèles dans le futur ».

Pour Nabintu Michealla, certains droits sont effectivement respectés :
« Je m’exprime librement, je donne mes opinions mais avec politesse. »

Si les témoignages des enfants diffèrent, les organisations de protection, elles, tirent la sonnette d’alarme.

Selon Merveille Boroto, chargée de communication de l’organisation Eden World, les droits de l’enfant sont loin d’être pleinement garantis.

« Les droits de l’enfant sont des droits fondamentaux qui garantissent à chaque enfant une vie digne et sécurisée. »

Elle constate cependant que dans la ville de Bukavu, « le respect des droits des enfants est encore très limité »

« Certes, beaucoup d’initiatives ont été lancées en vue de protéger les enfants, mais nombreux d’entre eux sont voués à la pauvreté et à un traitement dégradant. Pour l’instant, le respect de leurs droits peine à être une priorité pour tous. »

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Elle rappelle que plusieurs droits restent quotidiennement violés, notamment : la protection contre la violence domestique ou dans la rue ; la liberté d’expression ; la participation des enfants aux décisions qui les concernent.

Malgré tout, Merveille Boroto souligne que « des progrès ont été enregistrés ces dernières années grâce aux initiatives de certaines organisations et de la communauté ». Elle recommande de « renforcer les sensibilisations et la mise en œuvre des mesures de protection ».

La Journée internationale des droits de l’enfant, célébrée chaque 20 novembre, commémore l’adoption de la Déclaration des droits de l’enfant (1959) et de la Convention relative aux droits de l’enfant (1989). Elle constitue une journée mondiale d’action pour les enfants et par les enfants.

Le thème 2025, “Ma journée, mes droits”, encourage les enfants à s’exprimer sur leurs droits, leurs réalités et leurs aspirations.

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En ce jour symbolique, les acteurs insistent sur l’importance d’entendre la voix des enfants :
« Il est important que nous écoutions les enfants, que nous les protégions, que nous leur procurions un environnement sain. Chaque enfant a le droit d’être entendu et de participer à la construction de son avenir. »

Divine Busime

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