Ce lundi 9 décembre 2024, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, l’organisation « Accountability Lab », en collaboration avec des mouvements citoyens, des membres de la Société civile, des entrepreneurs et des institutions du Sud-Kivu, a exprimé sa demande pressante pour l’adoption et la publication de lois sur l’anti-corruption, l’accès à l’information et la protection des dénonciateurs. Cette démarche a été initiée à la suite d’une marche pacifique, partant de la place Mulamba jusqu’au gouvernorat de la province.
Les manifestants, vêtus de t-shirts blancs et brandissant des calicots, ont défilé sous des slogans tels que « Agissons avec transparence et responsabilité dans les pratiques gouvernementales et commerciales » ou encore « Stop corruption, chaque franc congolais détourné, c’est un lampadaire perdu ».
Encadrés par la brigade estudiantine, ils ont rappelé que la corruption en République Démocratique du Congo constitue un frein majeur à l’État de droit, à la justice sociale et environnementale, ainsi qu’au développement d’une économie inclusive.
« Nous réaffirmons notre engagement à exiger la transparence et la responsabilité dans tous les secteurs publics et privés », ont-ils insisté.
Au gouvernorat de la province, les manifestants ont été reçus par le Gouverneur Jean-Jacques Purusi, qui a salué leur engagement et souligné que lui-même avait, par le passé, œuvré au sein de la Société civile pour la même cause.
Durant une rencontre d’une trentaine de minutes, ils ont abordé des questions liées à l’exploitation des ressources minières, aux taxes, et à la dégradation des infrastructures routières.
Le Gouverneur a répondu à leurs préoccupations, expliquant la gestion des fonds de la province et invitant les manifestants à se constituer en commission pour de futures discussions.
Pour Loketo Evariste Ours, Directeur pays de « Accountability Lab » en RDC, cette journée est l’occasion de sensibiliser davantage la population et de faire entendre la voix de la lutte contre la corruption.
« Le message est clair : les autorités doivent agir concrètement dans la lutte contre la corruption. Le président s’est engagé, il a une majorité. Nous avons besoin de la loi sur la lutte contre la corruption et de la loi sur la protection des dénonciateurs », a-t-il déclaré.
Selon lui, l’adoption de ces lois garantirait la protection des citoyens et renforcerait la démocratie en permettant à la population de s’impliquer activement dans la gestion de la gouvernance.
Les jeunes manifestants ont également souligné la nécessité d’une transparence totale dans la gestion des ressources publiques, en particulier les ressources minières.
Ils ont demandé la publication régulière des budgets, des rapports financiers et des contrats publics sur des plateformes accessibles au public.
Ils ont aussi insisté sur la réforme des systèmes de passation des marchés publics, via l’instauration d’un système public de gestion et de surveillance électronique, afin de prévenir les fraudes et les collusions. Enfin, ils ont appelé à la lutte contre l’impunité par la traduction en justice des responsables d’actes de corruption.
La journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée chaque 9 décembre, a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies après l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la corruption le 31 octobre 2003.
Cette année, la journée a été marquée par le thème « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain ».