À l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, célébrée chaque 9 décembre, le Secrétaire général de l’ONU a lancé un avertissement sévère sur la résurgence de ce « crime horrible » et appelé les États à renforcer de toute urgence leurs engagements en matière de prévention.
Dans un message solennel, il a rappelé que la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, conçue comme un rempart moral et juridique après la Seconde Guerre mondiale, « peine aujourd’hui à tenir sa promesse du Plus jamais ça ». Cette affirmation, dit-il, résonne avec amertume face à la recrudescence des violences massives dans plusieurs régions du monde.
Le Secrétaire général identifie trois facteurs majeurs qui ravivent le spectre du génocide :
- Les conflits violents, dont plusieurs prennent des formes de plus en plus extrêmes et ciblées ;
- L’impunité persistante, qui encourage les auteurs potentiels en laissant des crimes graves sans réponse ;
- L’usage nocif des technologies numériques, où prolifèrent les discours de haine, la désinformation et l’incitation à la violence.
Face à ces menaces, il rappelle que « tous les États ont le devoir solennel de prévenir et de punir » le génocide, conformément à leurs obligations internationales.
Un double appel aux États : adhésion et application stricte de la Convention
Le Chef des Nations Unies appelle les pays qui ne l’ont pas encore fait à :
- Adhérer sans délai à la Convention de 1948 ;
- L’appliquer avec rigueur, en traduisant en justice tous les auteurs présumés.
Sans une lutte ferme contre l’impunité, insiste-t-il, les engagements internationaux resteront « des mots sans portée ».
Au-delà des États, le Secrétaire général rappelle que la prévention du génocide ne peut être efficace qu’à travers une mobilisation collective. Elle repose notamment sur :
- L’éducation, pour sensibiliser les jeunes aux signes précurseurs tels que la discrimination, la propagande haineuse ou la désinformation ;
- L’alerte précoce, un devoir moral pour les leaders communautaires, les médias, les organisations de la société civile et les plateformes numériques.
En cette journée de commémoration, l’ONU rend hommage aux millions de victimes des génocides passés. Mais cet hommage, rappelle le Secrétaire général, doit se traduire en action : garantir à tous les peuples le droit de vivre en sécurité, dans la dignité et la paix.
La crédibilité même de la Convention de 1948 dépend, conclut-il, de la détermination de la communauté internationale à faire respecter ses principes.
Joseph Aciza

