Intervenons-nous

    À l’occasion de la Journée mondiale du chien, célébrée chaque 26 août depuis 2004, La Prunelle RDC met les projecteurs sur Paterne Bushunju, directeur et fondateur de l’association Sauvons nos animaux. Cette organisation a pour mission d’offrir refuge et protection aux chiens à travers un centre appelé Havre de Paix, où ces animaux, souvent abandonnés à Bukavu, trouvent abri, soins et un environnement sécurisé pour survivre et s’épanouir.

    Pour Bushunju, il ne s’agit pas d’un élevage mais d’une mission de protection : « Les chiens, qui sont depuis toujours les amis fidèles de l’homme, méritent notre attention et notre protection. C’est pourquoi nous nous engageons chaque jour à les défendre et à veiller sur eux. » Aujourd’hui, il prend soin de 26 chiens dans son refuge, en leur offrant un espace où ils peuvent vivre dans la sécurité et la dignité.

    Lire aussi : Bukavu : la faible vaccination des chiens inquiète les vétérinaires

    L’engagement de Paterne remonte à 2014, lorsqu’il est témoin de scènes choquantes dans la ville : des enfants et jeunes poursuivaient des chiens dans les rues et les tuaient à coups de pierres. « J’ai alors pris la décision de venir en aide aux animaux, de leur tendre la main et de leur offrir une chance de survie », confie-t-il. Depuis, son action ne s’est jamais interrompue, malgré l’abandon et la maltraitance persistants.

    Pour Bushunju, la protection animale n’est pas génératrice de revenus. Il utilise ses propres moyens pour nourrir, soigner et sécuriser ses protégés. Les chiens ne sont jamais vendus : lorsqu’une adoption est possible, il demande seulement des frais modestes, qui ne constituent pas un bénéfice personnel mais servent à subvenir aux besoins des animaux, notamment leur nourriture et l’amélioration de leur environnement. Malheureusement, à Bukavu, les adoptions restent très rares, limitant l’apport financier nécessaire pour faire vivre le refuge.

    Sauvons nos animaux
    Paterne Bushunju, directeur et fondateur de l’association Sauvons nos animaux

    Paterne met un point d’honneur à garantir la bonne santé et le bien-être des chiens :

    • Alimentation équilibrée et adaptée aux besoins de chaque animal,
    • Hydratation permanente,
    • Vaccinations régulières, vermifuges et soins médicaux,
    • Suivi attentif de leur état général, avec intervention rapide dès qu’un signe de faiblesse apparaît,
    • Environnement propre et sécurisé, permettant aux chiens de courir, jouer et s’épanouir.

    « Leur santé ne dépend pas seulement du physique : nous leur donnons aussi de l’affection, du jeu et de l’attention, car un chien aimé et respecté reste en meilleure santé », souligne-t-il.

    Lire aussi : Aksanti Mweze Irène : une jeune entrepreneure de Bukavu qui croit aux initiatives locales

    L’association fait face à de nombreux obstacles. C’est entre autres :

    • Manque de dons, car le refuge fonctionne presque exclusivement grâce aux contributions des donateurs,
    • Méconnaissance du bien-être animal dans la communauté, où beaucoup considèrent le chien comme un simple objet,
    • Gestion des animaux : certains chiens s’échappent de la clôture, ce qui les expose à de graves dangers, notamment la lapidation ou la maltraitance.

    Pour Bushunju, ces difficultés ne doivent pas occulter l’importance du chien.

    « Le chien est bien plus qu’un simple compagnon. Il est sensible, loyal, courageux, et partage depuis des millénaires la vie des humains. Sous-estimer le chien, c’est ignorer sa fidélité, son rôle de protecteur, son intelligence et son amour inconditionnel. »

    Bushunju considère que protéger un chien revient aussi à éduquer la société : sensibiliser les enfants, les familles et la communauté au respect et au bien-être animal. Sa famille, pleinement engagée, soutient cette démarche, et il appelle les habitants à comprendre que sauver un chien, c’est construire une société plus humaine et respectueuse.

    À ceux qui souhaitent adopter ou élever un chien, il adresse un message clair.

    « Un chien n’est pas un objet ni un simple gardien. C’est un être vivant qui mérite respect, attention et amour. Accueillir un chien, c’est accepter une responsabilité à long terme : le nourrir, le soigner, l’éduquer, mais aussi lui donner du temps, de la tendresse et un environnement sûr. C’est un ami fidèle qui ressent la joie, la douleur et l’abandon, tout comme nous. Celui qui élève un chien doit se rappeler qu’il s’engage à protéger une vie, à offrir une relation basée sur la confiance et à ne jamais trahir cette fidélité unique. »

    Lire aussi : Haut-Katanga : 13 morts dont 263 cas des morsures des chiens en rage

    Pour Paterne Bushunju, chaque chien protégé est une victoire sur l’indifférence et la cruauté. Dans son refuge Havre de Paix, il offre à ces compagnons oubliés une seconde chance, un lieu où ils peuvent vivre libres, en sécurité et en bonne santé, et surtout, où leur dignité est respectée. Son action illustre l’importance de la Journée mondiale du chien : protéger, éduquer et sensibiliser, afin que chaque chien retrouve sa place aux côtés de l’homme.

    Séraphin Mapenzi

    Share.

    Un commentaire

    1. Pingback: Journée mondiale du chien : la considération sociale des chiens à Bukavu - Laprunelle Verte

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.