Intervenons-nous

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a décrété l’« état de siège » dans deux provinces de l’Est du pays frappées par la violence des groupes armés et des massacres de civils, a indiqué le porte-parole du gouvernement vendredi soir.

L’annonce a été faite à l’issue du premier conseil des ministres du gouvernement de l’Union sacrée. Cela fait suite à une vague de protestation sans précédent dans l’est contre la multiplication des massacres et la perpétuation de l’insécurité.

Félix Tshisekedi avait promis des mesures fortes. Selon le compte-rendu du conseil des ministres, il a décrété l’état de siège après avoir consulté le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et les présidents des chambres du Parlement et le Conseil national de sécurité.

Le chef de l’État dit l’invoquer au nom de l’article 85 de la Constitution. Cet article prévoit que le président proclame « l’état d’urgence ou l’état de siège » « lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ». « Il en informe la Nation par un message », ajoute la Constitution.

Félix Tshisekedi a donc choisi de l’imposer dans les provinces du Nord- Kivu et de Béni. La RDC n’a jamais adopté de loi portant application des mesures d’état d’urgence, difficile de dire ce que cette annonce recouvre. Une ordonnance présidentielle devrait le préciser, elle est promise pour les prochaines heures. 

Mais devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sama Lukonde avait évoqué, lundi dernier 26 avril, la possibilité de remplacer les autorités civiles par les autorités militaires et de renforcer leur déploiement, ainsi que celui de la justice militaire. Ces annonces n’étaient pas sans créer quelques inquiétudes, dans une zone où les forces de sécurité sont d’ores et déjà accusées de violer les libertés publiques.

Museza Cikuru 

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