A la suite de l’incursion lundi 18 octobre dernier, des éléments de l’armée rwandaise à Nyiragongo, la Coordination provinciale de la Société Civile forces vives du Nord-Kivu invite le président de la RDC à redéfinir une nouvelle politique de sécurisation des frontières de la RDC, et plus particulièrement celles avec le Rwanda.
C’est ce qui contenu dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 19 octobre 2021, et dont une copie est parvenue à Laprunellerdc.info.
Dans ce communiqué, la Société Civile dit regretter la « légèreté » qu’affichent les gouvernants face à ce dossier qui selon elle, relève d’une « complaisance à outrance » dans la sécurisation des frontières, alors que le pays fait face à une « convoitise et une évasion extérieure » qui s’étend sur plus de deux décennies dans sa partie orientale.
«Les militaires FARDC dépassés par le surnombre de la partie adverse et une insuffisance logistique, ont jugé utile de replier stratégiquement en laissant libre les militaires Rwandais qui étaient entre leurs mains. Dans cette replie, les militaires Congolais aurait amené avec eux une arme appartenant à l’armée Rwandaise. Suite aux tirs nourris des balles et à la progression rapide des militaires Rwandais sur le sol congolais, la population du Groupement Buhumba s’est déplacée suivant deux directions à savoir, le Groupement Kibati et le Groupement Rugari en Territoire de Rutshuru,» rapporte cette structure.
La Société Civile rappelle que lundi aux environs de 7h 45, certains militaires Rwandais sdisant poursuivre des trafiquants illégaux des biens venant du Rwanda vers la RDC, se sont retrouvés sur le territoire de la RDC et interceptés directement par les FARDC, non loin du poste frontalier de Kabuhanga sur la frontière entre la RDC et le Rwanda, en territoire de Nyiragongo dans le Groupement Buhumba. D’autres militaires Rwandais ayant constaté l’immobilisation de leurs collègues par les militaires des FARDC, se sont rapidement organisés pour lancer l’offensive afin de les libérer.
Selon la Société Civile, le bilan des dégâts liés à cette incursion fait état de deux femmes blésées, lors que 7 villages sur les 8 qui composent le Groupement Buhumba se sont vidés de leurs habitants et ont été assiégés par les militaires rwandais. Il s’agit des villages Kabuye, Chegera, Nakabumbi, Rwibiranga, Kabagana, Kabuhanga et Ngobera. Plusieurs enfants se sont vus séparer de leurs familles, les kits de la maternité du Centre de Santé Buhumba seraient pillés par les militaires RDF, et une femme enceinte tombée en fouillant présenterait des menaces d’avortent.
«Doutant de la bonne fois du Gouvernement Rwandais à respecter l’intégrité du Territoire de la RDC en réalisant une nette corrélation avec les propos évoqués par l’Ambassadeur Vincent Karega, aspect qui pourrait impacter négativement sur la cohabitation pacifique entre nos deux peuples, il y a lieu de tirer les conséquences de l’échec de l’accord cadre d’Addis-Abeba de 2013,» dit cette structure citoyenne.
Face à cette situation, la Société Civile forces vives de la province du Nord-Kivu demande au Mécanisme conjoint de vérification de la CICRGL d’organiser une mission de vérification des faits, et tirer toutes les conséquences de l’attitude « récidiviste » des militaires rwandaisn en proposant des sanctions « exemplaires » à l’égard du Rwanda.
Elle appelle à cette même occasion le Président de la République à réunir les experts congolais en Droit international, afin de « préparer et déposer une plainte » contre le Rwanda, pour des actes de « violation de l’intégrité et de la souveraineté de la RDC », mais aussi pour des violations des droits humains lors de « plusieurs incursions en RDC », auprès d’une juridiction internationale compétente.
La Société Civile demande également au Chef de l’Etat d’ordonner « urgemment » le déploiement des effectifs suffisants, avec une logique conséquente, le long des frontières de la partie orientale de la RDC, mais aussi de réunir les Experts de la défense nationale, pour définir la nouvelle politique de sécurisation des frontières de la RDC, car selon elle, la réussite des opérations militaires en cours à l’Est du pays en dépend «énormément».
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma