Le coordonnateur humanitaire en République Démocratique du Congo, Bruno Lemarquis considère la crise humanitaire qui sévit dans les provinces de l’Est (Nord et Sud-Kivu ainsi que l’Ituri) comme l’une de « crise la plus négligée » dans le monde. Il l’a rappelé ce vendredi 1er septembre 2023 au cours d’une interview accordée à la presse de Goma.
Pour lui, malgré les besoins ressentis suite à la résurgence du M23 et d’autres groupes armés, les acteurs humanitaires restent en alerte maximale.
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Après la visite de la délégation du groupe de Directeurs des urgences des Nations-Unies et ONG humanitaires internationales dans les 3 provinces, M. Brunon Lemarquis dit avoir noté l’augmentation des cas des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) et la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est de la RDC.
Bruno Lemarquis précise que le groupe des directeurs des urgences des Nations-Unies continue de pousser la communauté internationale sur la prise de conscience pour répondre aux besoins ressentis en RDC.
« On a organisé cette visite à cause de l’augmentation importante des besoins humanitaires, de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire depuis un an. La crise en RDC dure depuis très longtemps, c’est une crise la plus négligée du monde, la plus complexe, la plus sérieuse, vous êtes au courant depuis très longtemps. Mais depuis un an, on a noté une dégradation de la situation humanitaire. Il y a des millions des personnes qui se sont déplacées dans les provinces de l’Est, surtout au Nord-Kivu. On a noté une augmentation des cas des violences sexuelles basées sur le genre, et tout ça depuis le conflit du M23 qui a entraîné beaucoup des déplacements, au Nord-Kivu, notamment au tour de la ville de Goma », dit-il.
Le Coordonnateur humanitaire en RDC résume cela par le fait qu’il y a eu augmentation des besoins humanitaires.
« Face à cette situation sécuritaire, les acteurs humanitaires sont débordés. Nous avons poussé au niveau mondial pour qu’il y ait une prise de conscience de cette situation et de faire que la crise soit moins négligée. Les représentants des organisations sont venus ici pour voir d’eux-mêmes la situation, discuter avec les autorités, discuter avec les bailleurs de fonds, discuter avec tout le monde pour voir comment on peut réunir les efforts. C’est très important que le Gouvernement fasse un effort pour faciliter l’action des Humanitaires », poursuit-il.
Bruno Lemarquis pour la solution à la crise sécuritaire
Bien que humanitaire, Bruno Lemarquis estime que la solution pour l’insécurité dans la partie Est dépend généralement de l’engagement des acteurs politiques du pays et de la sous-région. Celui-ci reste d’accord avec la solution diplomatique dont le processus de Nairobi et de Luanda.
Au-delà de l’aide humanitaire, M. Bruno soutient tout de même le dialogue entre les communautés et les acteurs politiques. Il est également d’accord avec le programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRCS).
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« Il y a des gens qui sont quasiment dépendants de cette aide humanitaire. Ils ont tout perdu, ils ont besoin de l’aide humanitaire. Maintenant, l’aide humanitaire n’est jamais la solution aux problèmes humanitaires, c’est vraiment les solutions politiques, c’est l’engagement des acteurs issus du processus de Luanda, le processus de Nairobi. Ce sont les solutions politiques pour mettre fin à la violence dans la partie Est de la RDC. Il faut aussi un dialogue entre communautés, il faut un dialogue au niveau politique et que le PPDRC-S puisse s’opérationnaliser de manière concrète sur terrain pour attirer vers lui certains jeunes qui sont dans des groupes armés », a-t-il renchéri.
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