Intervenons-nous

La Prunelle RDC asbl a présenté ce mardi 11 octobre 2022, la synthèse du cahier des charges des Jeunes de la plateforme de la province du Sud-Kivu, lors de la 2ème journée des ateliers préparatifs du Forum National de la Jeunesse pour la Paix et le Développement, qui se tient ce mercredi à Kinshasa.

Pendant deux jours d’ateliers préparatifs, de lundi à ce mardi 11 octobre, les jeunes de toutes les provinces de la RDC ont échangé autour de la paix, la sécurité, la cohésion nationale, l’entrepreneuriat des jeunes, développement durable, ainsi que la participation citoyenne et politique des jeunes.

Dans son exposé, Céline Aksanti, Directrice exécutive de La Prunelle RDC asbl, a fait savoir que dans une rencontre tenue à Bukavu, avec plusieurs organisations et plateformes à la « Maison Régionale des Jeunes » de Bukavu, les jeunes du Sud-Kivu ont passé en revue la situation de la Mise en œuvre de la Résolution 2250 en RDC, et les efforts fournis notamment par le Projet « Tufaulu Pamoja » piloté par l’UJCC dans son volet « Jeunes », dans 8 provinces.

Selon elle, il a été constaté, à l’issue de ces assises, que le chemin est encore long pour imposer la dynamique de la participation des jeunes. Car malgré les efforts fournis, les jeunes manquent cruellement d’actions concertées pour leur cause. «Ils sont toujours éparpillés et ne comprennent pas la nécessité de renverser la tendance actuelle», indique la Directrice Exécutive de La Prunelle RDC .

Par ailleurs, ces jeunes ont fustigé le fait que les politiques continuent de profiter de la naïveté et de la précarité de la grande majorité de la jeunesse, pour les utiliser et les fragiliser pour leur propre cause. «Ils sont toujours utilisés comme miliciens dans les groupes armés et dans plusieurs autres conflits,» ajoute-t-elle.

Aussi, les jeunes du Sud-Kivu ont-ils constaté que très peu de ressources financières sont mises à contribution des jeunes pour leur autonomie, malgré toutes les bonnes intentions et déclarations des gouvernants à tous les niveaux.

«Pourtant, à l’heure actuelle, les jeunes sont créateurs d’entreprises, ils sont prêts pour prendre la relève et ne demandent qu’un peu de soutien, un peu d’accompagnement de la part des décideurs et des partenaires techniques et financiers,» affirme Céline Aksanti.

Concernant les élections à venir, les jeunes du Sud-Kivu constatent qu’à l’heure actuelle, ils n’ont pas toujours de place de choix dans les partis politiques. Ils craignent à cet effet que l’alignement aux listes électorales ne tienne pas compte de leur poids et de leur apport dans ces formations politiques.

Au vu de toutes ces réalités et d’autres encore non évoquées, les jeunes de la plateforme ont proposé en sythèse ce qui suit :

  1. Que le forum national de la jeunesse congolaise pour la paix constate qu’en dépit de l’utilisation des jeunes dans les conflits armés à l’Est durant des années, ces derniers ne sont toujours considérés comme une solution dans la construction de la paix. Nous demandons que tous les efforts de construction de la paix passent notamment par les jeunes. Que les fonds prévus par les différents partenaires de la RDC soutiennent les organisations et plateformes des jeunes à cet effet ;
  2. Les jeunes de notre plateforme constatent qu’à l’allure où vont les choses avec notamment le manque d’engagement du parlement en faveur de la cause des jeunes, il sera difficile d’imposer la dynamique « Jeunes » dans le prochain parlement avec les mêmes formations politiques. C’est pourquoi, nous proposons la mise en place urgente d’une méga plateforme politique, quel que soit sa forme ou son nom pour capitaliser les atouts des jeunes et impulser une nouvelle dynamique de changement. Il nous faut quelque chose de nouveau tout en soutenant les jeunes qui décident de rester dans leurs formations politiques actuelles ;
  3. Que les jeunes de la RDC décident de soutenir ou de proposer un candidat Président de la République. La plateforme provinciale du Sud-Kivu exige qu’il soit un nouveau personnage qui n’a pas trempé dans l’aggravation de la situation actuelle de notre pays. « On ne fait pas du neuf avec du vieux », dit-on. En effet, la Sainte Bible ne nous renseigne-t-elle pas dans Matthieu 9 : 16-17 que « personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit; car elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait pire? On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent » ? C’est cela le sens de notre vision actuelle pour une jeunesse organisée pour impacter 
  4. La plateforme des jeunes du Sud-Kivu rappelle qu’à l’heure où nombreux politiques congolais se battent pour rivaliser avec les millions des dollars afin de préparer leur campagne électorale, nombreux d’entre nous sommes encore incapables de nouer les deux bouts du mois. A cet effet, ils appellent les partenaires techniques et financiers impliqués dans le processus d’accès aux instances de prise des décisions par les jeunes à mettre en place un fond de soutien des jeunes ambitieux aux prochaines élections. Ce fond aiderait par exemple à répondre aux besoins élémentaires des candidats présentés par la force de la jeunesse qui viendra, nous l’espérons, de ces assises ;
  5. Les Jeunes de la Plateforme provinciale du Sud-Kivu appellent également à mettre en place une grande force de communication pour accompagner les jeunes ambitieux et entrepreneurs. L’objectif sera de les faire connaitre au grand public et de mobiliser autour d’eux. La relève c’est maintenant ;
  6. Les jeunes du Sud-Kivu appellent à constituer une sorte de contrat social entre les jeunes ambitieux et leurs électeurs potentiels. Il s’agira pour nous de nous rassurer que nos prochains représentants issus de la jeunesse respectent leurs engagements à changer les choses et à ne plus refaire les erreurs du passé. Plus rien ne doit être comme avant ;
  7. Enfin, les jeunes du Sud-Kivu appellent l’Etat et les partenaires techniques et financiers à mettre des moyens conséquents pour la vulgarisation du PAN 2250 et les activités de sensibilisation pour que les jeunes soient forts et présents dans les institutions.

Signalons le Forum National de la Jeunesse pour la Paix et le Développement se tient ce mercredi 12 octobre 2022, dans la grande salle du Ministère des affaires étrangères à Kinshasa.

Museza Cikuru

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