Alors que les épreuves préliminaires de l’Examen d’État 2024-2025 débutent ce lundi 2 juin, élèves et préfets d’écoles du Sud-Kivu font face à de multiples défis, notamment liés à l’insécurité persistante dans la région. Malgré tout, l’engagement des établissements et le courage des finalistes permettent de maintenir les préparatifs.
Dans des entretiens accordés à La Prunelle RDC ce mercredi 28 mai, plusieurs préfets d’écoles ont partagé les difficultés rencontrées, mais aussi les efforts déployés pour permettre aux élèves finalistes du Sud-Kivu de passer ces examens dans des conditions acceptables.
Des stages perturbés et des horaires d’étude réduits
Jean-Marie Bali Balyengobe, préfet de l’Institut Mulindwa à Kadutu, se félicite du maintien des finalistes malgré un contexte sécuritaire tendu. Il souligne toutefois que de nombreux élèves peinent à faire signer leurs rapports de stage, en raison de la suspension des activités dans certaines entreprises d’accueil.
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De plus, des élèves, comme ceux du complexe scolaire Notre-Dame de la Paix à Bukavu, dénoncent la réduction des heures d’étude. « Les cours qui se terminaient à 16 heures 30 prennent désormais fin à 15 heures », témoigne un finaliste. Une situation qui, selon eux, risque de nuire à leur préparation.
Un encadrement renforcé malgré les difficultés
Canlas Kiza Baseme, préfet des études à l’Institut Mukwidja (territoire de Kalehe), indique que malgré l’insécurité, les préparatifs se poursuivent avec rigueur. L’établissement a adapté le calendrier scolaire et renforcé l’encadrement psychopédagogique pour aider les élèves à consolider leurs acquis.
Il reconnaît que la crise sécuritaire a perturbé la stabilité des effectifs : certains élèves ont dû fuir ou se déplacer. Cependant, grâce à la mobilisation des autorités locales, des partenaires éducatifs et des familles, l’effectif est resté relativement stable.
Gratuité et soutien aux zones touchées
Les préfets saluent la mesure gouvernementale de gratuité des frais d’examen pour les élèves des zones sous occupation. Des moyens sont mis en place pour accompagner les finalistes ayant connu des interruptions dans leur parcours scolaire.
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Canlas Kiza plaide pour une attention accrue à l’éducation dans les zones en conflit. « Nos enfants méritent un encadrement sécurisé, stable et équitable », déclare-t-il, appelant le gouvernement et ses partenaires à soutenir davantage les écoles de ces régions.
Une jeunesse résiliente face aux épreuves
Pour Alice, une élève finaliste, malgré les circonstances, la priorité reste la réussite : « Ce qui m’inquiète pour l’instant, ce sont nos résultats. » Elle estime que la situation sécuritaire ne devrait pas remettre en cause la valeur de leurs diplômes.
En attendant, des chefs d’établissements exhortent les finalistes du Sud-Kivu à la résilience : « Chers finalistes, tenez bon, étudiez avec foi, car vous êtes l’espoir de vos familles, de votre communauté, et de tout un pays. Allez-y tête haute, ne faites pas allusion à la guerre si vous voulez réussir ! »
Suzanne Baleke et Édith Kazamwali