Le prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege, a salué la publication du rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les violations graves des droits humains commises depuis fin avril 2024 par la rébellion de l’AFC-M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Dans un communiqué publié ce dimanche 07 septembre 2025, le gynécologue plaide pour que « la vérité et le droit » soient rétablis afin de prévenir la répétition de violations systématiques du droit international et des droits humains.
Mukwege avertit que « la vérité est souvent la première victime de la guerre » et accuse le régime de Kigali d’avoir choisi « l’art du mensonge et de la manipulation ».
Il fustige le fait que le médiateur américain ait présenté « l’agression et l’invasion massive des forces de défense rwandaises comme des mesures de défense », y voyant « la duplicité et la complicité de la communauté internationale ».
Le médecin de Panzi déplore qu’un agresseur « non sanctionné jusqu’à présent » puisse désormais se présenter en victime. « Il est temps de dire la vérité et le droit pour prévenir la répétition des violations systématiques du droit international et des droits humains », insiste-t-il.
Mukwege exhorte la commission d’enquête indépendante sur les graves violations commises dans l’Est de la RDC à compléter le travail de la mission d’établissement des faits afin de replacer « la justice et la recevabilité au cœur des efforts pour restaurer la paix ».
Il réitère également son appel à la mise en œuvre effective de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, estimant que cette mesure est indispensable pour sortir cette partie du pays du cycle de violences qui a déjà coûté la vie à des millions d’habitants.
« Le non-respect de la légalité internationale, dans la région des Grands Lacs africains ou partout ailleurs, ne peut mener qu’à un désordre global préjudiciable pour chaque nation », avertit-il.
Le rapport du Haut-Commissariat documente notamment des exécutions sommaires commises par l’AFC-M23, des cas de viols et la détention d’enfants.
Il relève également le recrutement d’enfants de moins de 15 ans par les Wazalendo ainsi que des viols collectifs perpétrés contre des femmes et des filles par certains éléments de l’armée congolaise.
SM