La Mission d’observation Electorale des Eglises Catholique et Protestante (MOE CENCO-ECC) interpelle la CENI au sujet des dysfonctionnements qui ont été constatés dans plusieurs centres d’inscription des électeurs, depuis le lancement de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, le 24 décembre dernier dans la partie Ouest du pays.
Ils l’ont dit dans une déclaration à mi-parcours rendue publique, sur le déroulement des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans la première aire opérationnelle (A01) de la CENI.
Cette plateforme d’observation de long terme pour un processus électoral inclusif, démocratique et apaisé, dit avoir noté des cas de dysfonctionnements des kits d’enrôlement et de perturbation desdites opérations dus aux pannes, aux problèmes de recharge des batteries et aux arrêts intempestifs de la machine dans plusieurs centres.
«Les données collectées indiquent qu’il y a des CI non ouverts et non opérationnels, voire inexistants bien que répertoriés dans la cartographie de la CENI. A d’autres CI, les listes journalières des inscrits ne sont pas systématiquement affichées ou encore si elles le sont, elles sont arrachées. En outre, plusieurs électeurs se plaignent de la qualité au service au niveau des CI,» indique la déclaration signée par le Révérend Eric Nsenga de l’ECC et Mgr Donatien Nshole de la CENCO.
Cette mission d’observation dit également avoir reçu plusieurs rapports notant une mauvaise gestion de la file d’attente ou encore le non-respect du périmètre de sécurité, au point de constater plusieurs pratiques prohibées telles que l’achat de service, « pratique très courante surtout à Kinshasa ».
Ainsi, la MOE CENCO-ECC recommande au Gouvernement congolais, notamment le Ministre de l’Intérieur, de se rassurer que les agents de l’ordre affectés dans les Centres d’inscription (CI) sont « bien formés » et assurent convenablement la sécurité du personnel et du matériel électoral, ainsi que des requérants, des témoins, des journalistes, des observateurs électoraux et de tout autre partie prenante intervenant dans le processus.
«A la CENI de prolonger la durée de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les CI ayant ouvert avec un retard et ceux ayant été victimes de cas des dysfonctionnements entrainant ainsi l’interruption de l’opération pendant des heures, des jours et des semaines. Ces prolongations devraient tenir compte du temps perdu par chaque CI ; De renforcer la présence des Contrôleurs techniques dans les CI afin qu’ils apportent un appui au personnel des Centres d’inscription (CI) et assurent en plus le ravitaillement desdits CI en matériels défectueux ainsi qu’en consommables en temps réels,» plaide-t-elle.
La Mission d’observation électorale demande également à la CENI d’avoir une communication « claire, exhaustive et proactive » sur les innovations liées aux opérations électorales en cours, afin de fixer les électeurs. Selon elle, les électeurs devraient déjà être informés, par exemple, de la photo noire et blanc ayant remplacé celle en couleur sur les cartes d’électeurs.
Mais également «éclairer le public sur les cas des CI non encore ouverts, non opérationnels ou non existants pour dissiper tout malentendu, et interpeller les Préposés à l’identification et les Agents de l’ordre commis pour la gestion des périmètres de sécurité des CI afin qu’ils cessent de monnayer l’accès aux centres d’inscription ».
Signalons qu’à la suite du lancement de ces opérations de la révision du fichier électoral, plusieurs personnalités et organisations ont déploré le nombre « insuffisant » de machines dans les centres, la mauvaise qualité des photos sur les cartes d’électeurs, l’ouverture tardive des bureaux, ou encore le difficile repérage des centres d’enrôlement.
Museza Cikuru