Intervenons-nous

Des autorités du Sud-Kivu ont annoncé que des personnes accusées de faire partie de celles qui ont hissé des « drapeaux » «République du Kivu» dans la ville de Bukavu ont été interpellées par des services de sécurité.

En effet, la ville de Bukavu a connu une ambiance électrique le mercredi 1er Juillet dernier avec la présence de plusieurs étoffes sur lesquelles on pouvait lire « République du Kivu ». Les auteurs sont, apprend-on, parmi ceux qui veulent que le Kivu soit désormais un Etat autonome et qu’il se sépare de Kinshasa.

Dans l’urgence, le Gouverneur réuni le Conseil de Sécurité et ensemble ils décident de traquer les présumés auteurs. C’est dans ce sens que des personnes ont été interpellées.

Des interpellations qui posent tout de même plusieurs interrogations alors que la situation politique du pays est mouvementée avec notamment la condamnation pour une peine de prison de Vital Kamerhe, Président national de l’UNC, l’Union pour la Nation Congolaise.

Plusieurs jeunes de l’UNC visés

Pour prouver à Kinshasa que le travail se fait parfaitement, les autorités provinciales mettent urgemment la main sur des jeunes, parmi eux un cadre de l’Union pour la Nation Congolaise Pascal Namegabe.

 Le jeune Pascal aurait pour principale faute, le fait de s’être retrouvé, avec plusieurs autres jeunes dans une cérémonie et habillés en tenue de prisonnier de Makala appelée désormais « pièce contre pièce » en vue de solidariser avec leur président national, Vital Kamerhe.

Une activité qui a eu lieu, loin avant la date des drapeaux affichés en ville, fait-on remarquer à l’UNC.

Alors que Pascal Namegabe est pourtant travailleur au gouvernorat du Sud-Kivu, ses collègues de l’UNC avec lesquels il était juste avec des habits des prisonniers vivent dans la peur et cachés, dénonce la ligue des jeunes de l’UNC.

Anéantir des opposants

Cet événement, font remarquer des acteurs politiques de l’UNC, est une sorte d’occasion bien choisie par certains acteurs politiques alliés de circonstances avec les quels l’UNC dirige la province pour « anéantir » le parti de Vital Kamerhe

En effet, fait remarquer un cadre de l’UNC, le Gouverneur du Sud-Kivu qui n’a pas de très bonnes relations actuellement avec son adjoint de l’UNC pourrait profiter de la situation pour coller à son adjoint et ses proches la paternité des « drapeaux » « République du Kivu ». C’est d’ailleurs des jeunes proches de l’adjoint qui sont mis en cause.

Une version contestée par des proches du Gouverneur et qui estiment qu’il faut laisser à la justice et aux services de sécurité le temps de faire leur travail.

Pas étonnant finalement

Pareille tentative de faire porter le chapeau à Marc Malago Kashekere ne sera pas la première.

Il y a quelques semaines, dans les agitations sur le procès Kamerhe, des proches de Théo Ngwabidje et des cadres de l’UDPS (parmi les principaux alliés de l’actuel Gouverneur) l’accusaient discrètement d’entretenir une « milice » des jeunes pour « déstabiliser la province » si Kamerhe était condamné.

Une rumeur largement relayée de bouche à l’oreille et sur les réseaux sociaux et qui finalement, avoue une source à Nyamoma, ne visait que l’accusait afin qu’il soit discréditer aux yeux des autorités nationales et éventuellement écarté de la gestion quotidienne de la province.

« Ce qui continue contre des jeunes UNC  parce qu’ils sont habillés en jaune et bleu, reste dans la même logique » s’inquiète un cadre de ce parti.

« Pièce contre pièce » largement sollicitée

L’arrestation des jeunes porteurs des habits aux couleurs de ceux portés par les prisonniers de Makala comme Vital Kamerhe apparaît pour beaucoup comme un raccourci pour une opération de Comm pour faire croire à Kinshasa [qui le demande amplement] que des suspects ont été arrêtés et qu’ils vont subir la rigueur de la loi.

Au Sud-Kivu comme dans plusieurs provinces, ces habits surnommés désormais « pièce contre pièce » sont largement sollicités par des partisans, soutiens de Vital Kamerhe et sont disponibles en grande quantité sur le marché de Bukavu, notamment après Kinshasa et Goma.

Via des groupes whatsapp, des fournisseurs ne cessent d’appeler les jeunes et autres intéressés à venir s’en procurer au prix abordable. Le port de cette tenue, fait-il désormais des militants de l’UNC, les principaux suspects et favoriser que des personnes soient interpellées?

« Cela voudrait donc dire que porter ces habits ne signifie pas qu’on veut la balkanisation du pays mais nous voulons être solidaire avec notre Président National incarcéré injustement à Makala. Le Gouverneur et ses services de sécurité devraient chercher ailleurs car nous continuerons à porter nos tenues ‘pièce contre pièce’. Les personnes interpellées doivent être libérées» tonne un cadre de la ligue des jeunes.

Des enquêtes continueront-elles ou l’autorité provinciale va-t-elle continuer à profiter de la situation pour en découdre avec ses adversaires gênants? s’interroge un haut cadre de l’UNC. Lui qui est pointé du doigt comme faisant partie des gouverneurs qui ne ratent pas d’occasion pour se débarrasser, même par la prison, de toute opposition, de toute voix discordante.

LaprunelleRDC

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