«La 2ème vague de Covid-19 est plus virulente que la première. Depuis son éclosion, plus de 50% de malades sont venus en détresse respiratoire». Ces propos de Dr Freddy Mukadi, superviseur du Centre de traitement des malades de Covid-19 de l’Hôpital de l’amitié sino-congolaise de Ndjili; illustrent mieux la teneur de la pandémie RDC.
Le médecin congolais s’est ainsi confié à Forum des As ce mercredi 9 décembre. Des propos inquiétants du numéro un de ce Centre de traitement, qui corroborent ceux tenus une semaine plus tôt par Dr Jean-Jacques Muyembe, coordinateur du Secrétariat technique du Comité de riposte au Covid-19 en RDC.
«Nous vous confirmons que la deuxième vague est là. Le nombre de cas augmente et les cas sont de plus en plus sévères.» avait déclaré le Dr Muyembe.
Selon le Dr Freddy Mukadi, pour le moment, son Centre dispose encore de médicaments nécessaires au traitement des patients. Mais une semaine plus tôt, tous les Centres de traitement de Kinshasa ont connu une carence en oxygène.
«Le vendredi 4 décembre, tous les sites de traitement des malades de Covid-19 étaient débordés. Rien qu’au mois de décembre, le site a accueilli 11 malades et enregistré deux morts. En effet, la plupart des malades que nous avons accueillis étaient en détresse respiratoire; parce qu’ils préféraient d’abord se faire soigner à la chloroquine à domicile; avant de se rendre au Centre de traitement lorsqu’ils sont dépassés.» renseigne-il.
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Répondant à ceux qui pensent que la pandémie a créé une sorte de business, le Dr Freddy Mukadi affirme que travailler dans un Centre de traitement de Covid-19 est loin d’être un avantage. Outre les arriérés de salaire, travailler ici c’est s’exposer à un danger permanent, dit-il.
«Accepter de travailler dans un Centre de traitement de Covid-19 est un grand risque; car c’est accepter de travailler avec ceux que la population fuit. Nous manipulons fréquemment les corps des morts que même les membres de leurs familles n’acceptent pas de manipuler.», se plaint-il.
Face à cette deuxième vague de contamination, il interpelle la population à la prise de conscience : «La population doit prendre conscience que la maladie existe. Nous avons reçu des malades qui sont morts entre nos mains. Nous demandons aux habitants de respecter les gestes barrières. La protection de cette maladie passe par la prise de conscience de la population.» conseille-t-il.
Museza Cikuru