À deux jours de la conférence sur la paix et la sécurité prévue du 3 au 6 septembre 2025 à Pretoria, deux positions divergentes se dessinent parmi les acteurs politiques congolais. L’opposant Martin Fayulu, leader de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Ecidé), a décliné l’invitation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, tandis que Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC-M23), a confirmé la participation de sa délégation.
Ces annonces ont été faites le lundi 1er septembre : Fayulu par communiqué de presse, et Nangaa lors d’un point de presse, dont des copies ont été transmises à La Prunelle RDC.
Fayulu justifie son refus par un manque de transparence autour de l’organisation de la conférence : « Il apparaît que plusieurs éléments fondamentaux demeurent non communiqués : la liste des participants, les thématiques abordées, l’agenda des panels ainsi que les dispositions protocolaires ».
Il rappelle qu’un dialogue national inclusif est déjà en gestation en RDC, conduit par les autorités religieuses issues de diverses confessions et soutenu par une majorité de la population. Ce processus vise une résolution endogène, pacifique et durable des crises profondes affectant le pays.
Fayulu souligne la présentation d’une feuille de route structurée par les leaders spirituels, tracée pour un dialogue véritablement représentatif et porteur d’espoir. Il exhorte la Fondation Thabo Mbeki à prioriser le processus de Kinshasa et à encourager la participation de l’ensemble des acteurs nationaux, sans exclusion.
« Un appui sincère à cette initiative interne, relayé à l’échelle régionale et internationale, serait non seulement pertinent et légitime, mais également porteur d’un véritable impact pour la paix durable en RDC », déplore-t-il.
Pour sa part, Corneille Nangaa assure que toutes les initiatives portant sur la paix en RDC recevront la participation de l’AFC-M23. Il a accusé réception de l’invitation de la Fondation Thabo Mbeki, laquelle précisait : « votre participation permettra d’éclairer non seulement les débats nationaux mais également les décideurs africains, réunis à Johannesburg, en apportant une perspective indispensable au dialogue inclusif ».
Par esprit de paix, Nangaa a confirmé sa présence et dépêché une forte délégation pour prendre part à ces assises.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwa, a qualifié la conférence de boycott et pointé la « position ambiguë » de l’ancien président sud-africain face à la guerre en RDC pendant des décennies. Il a rappelé que le gouvernement privilégie les pourparlers à Washington et Doha, ainsi que le pacte pour la paix et le vivre-ensemble proposé par la CENCO et l’ECC.