La Division du Genre, Femme, Famille et Enfants a clôturé ce mardi les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, lors d’une cérémonie tenue à l’Auditorium de la Femme à Labotte, dans la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu. Cette initiative, qui a duré plus de deux semaines, visait à sensibiliser la population sur les violences faites aux femmes et la nécessité de lutter pour l’égalité des sexes.
Jacqueline Ngengele, Cheffe de Division du Genre, a souligné que ces 16 jours sont un rappel essentiel de la nécessité de poursuivre la lutte contre les violences faites aux femmes de manière continue et soutenue.
« Chaque action, chaque parole, chaque geste compte », a-t-elle affirmé, appelant à maintenir l’élan de cette sensibilisation.
Elle a également insisté sur l’importance d’éduquer, de soutenir les victimes et de défendre des politiques publiques qui promeuvent les droits des femmes et assurent leur protection.
Ngengele a rappelé que, selon les données du ministère national du Genre, Famille et Enfants, le nombre de cas de violences rapportés, principalement contre des femmes et des filles, continue d’augmenter.
Elle a également évoqué les raisons profondes de ce phénomène en République Démocratique du Congo : les normes sociales et culturelles qui relèguent les femmes au second plan, l’instabilité politique et les conflits armés, la pauvreté, et l’impunité des auteurs de violences.
La Cheffe de Division Provinciale du Genre a également souligné les conséquences dramatiques des violences, notamment les violences sexuelles, sur les victimes et la société : transmission de maladies, stigmatisation, exclusion, ruptures familiales et sociales, et destruction des structures communautaires et économiques.
« La lutte contre les viols se justifie également par les graves conséquences qu’ils entraînent pour les femmes victimes. Cela inclut la transmission et la contamination des IST et du VIH, la perte de confiance en soi, la déshumanisation, ainsi que l’exclusion par la famille et la société. Les violences sexuelles entraînent aussi des grossesses non désirées, le rejet des enfants issus de ces violences, et bien d’autres conséquences dramatiques. Pour la société congolaise, cela se traduit par un renversement des liens sociaux et familiaux, la destruction du tissu social et des communautés, ainsi que la dégradation des structures de production ».
De son côté, Mayani Shindano, ministre en charge du Genre, a réaffirmé l’engagement du gouvernement provincial du Sud-Kivu dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
« Les 16 jours d’activisme correspondent à une période de mobilisation mondiale, du 25 novembre au 10 décembre, pour lutter contre la violence faite aux femmes », a-t-il précisé. Il a salué les efforts des organisations féminines et des défenseurs des droits humains dans la province, et a encouragé les femmes à garder espoir et à s’impliquer activement dans les instances de décision.
Le ministre a conclu en réaffirmant l’engagement du gouvernement provincial à soutenir la participation des femmes à la vie publique et politique, soulignant que les femmes doivent avoir confiance en l’avenir et continuer à revendiquer leurs droits.
Pour rappel, les 16 jours d’activisme se sont déroulés sous le thème national « Unissons-nous pour protéger les femmes et les filles » et le thème mondial « Vers 30 ans de la Déclaration et du Programme d’Action de Pékin, s’unir pour mettre fin à la violence contre les femmes »