Un drame sanglant a secoué la ville de Bukavu dans la nuit du dimanche 7 septembre 2025. Vers 20 heures, sur l’avenue Cercle Hippique-Irambo, près du terrain dit « Ma Cheval » dans le quartier Ndendere, commune d’Ibanda, un homme d’une trentaine d’années, identifié sous le nom de Chance, a tué son propre père en lui tranchant la gorge à l’aide d’un couteau de cuisine.
Selon la Société Civile noyau d’Ibanda, le conflit familial portait sur la vente d’une portion de la parcelle familiale. Le père aurait vendu le terrain afin de financer les soins médicaux de son épouse récemment décédée, sans partager l’argent avec son fils. Frustré et après plusieurs jours de tensions, ce dernier serait passé à l’acte avant de prendre la fuite.
« Un jeune homme de 30 ans a égorgé son père biologique à cause de l’argent issu de la vente d’une partie de sa parcelle. L’assassin a pris fuite après son forfait. Nous, comme société civile, condamnons ces actes meurtriers de certains enfants de la ville de Bukavu », a déclaré Murhula Machumbiko Jean, Président de la Société Civile d’Ibanda.
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La victime est morte sur le coup. Les services de sécurité ont ouvert une enquête et collaborent avec les autorités locales pour retrouver le meurtrier.
Ce drame intervient à peine un mois après un autre meurtre familial dans la même commune. Le 31 juillet 2025, sur l’avenue du Lac, dans le quartier Nyalukemba, une jeune femme identifiée sous le nom de Ntako aurait poignardé à mort sa propre sœur lors d’une dispute autour de l’héritage de leur père décédé un an plus tôt.
La victime a succombé à ses blessures à l’hôpital, tandis que la présumée meurtrière et leur frère aîné ont pris la fuite et restent introuvables.
Ces deux drames successifs alimentent l’inquiétude de la Société Civile sur l’augmentation des violences intrafamiliales à Bukavu, souvent liées à des conflits d’héritage.
« C’est le 4ᵉ cas survenu à Bukavu. Tantôt ce sont les enfants qui s’entretuent, tantôt ce sont les enfants qui tuent leurs parents à cause de l’héritage. Les parents encore en vie doivent dialoguer avec leurs enfants sur leurs biens, car ce phénomène prend de l’ampleur. Il ne s’agit plus de simples conflits d’héritage, mais de crimes prémédités qui déchirent des familles entières. Nous appelons à des mesures fortes pour éviter d’autres drames », a insisté Murhula Machumbiko.
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Alors que les enquêtes se poursuivent, les habitants de Bukavu s’interrogent sur cette spirale de violence : l’héritage, censé perpétuer la mémoire des disparus, devient-il un motif de mort plutôt qu’un lien de transmission ?