Dans le quartier Funu, commune de Kadutu, les flammes ont tout emporté. Plus de 1.800 ménages se retrouvent aujourd’hui à la belle étoile, sans abri, sans nourriture et sans les objets du quotidien qui leur permettent de vivre normalement. Les enfants, les femmes et les personnes âgées sont les plus exposés aux rigueurs de cette vie de survie.
Vendredi 12 septembre 2025, une descente sur terrain effectuée par La Prunelle RDC a révélé des conditions de vie alarmantes et inhumaines. Sous les tôles de fortune et quelques bâches, des familles tentent de s’abriter, mais les nuits restent longues et glaciales. Les enfants, privés de leurs fournitures scolaires et uniformes, ne peuvent pas rejoindre l’école.
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Au milieu de ce chaos, les habitants crient leur désespoir. Une mère témoigne : « Nous souffrons beaucoup. Il n’y a pas d’aide humanitaire ni de visite depuis ces incidents. Les enfants ne partent pas à l’école depuis la rentrée scolaire par manque d’objets classiques, et ceux qui y vont n’ont rien comme cahiers, mallettes ou uniformes. Nous ne vivons que par la grâce de Dieu, nous dormons très difficilement. »
Bienvenu Mubalama, l’un des sinistrés, évoque un petit geste d’aide reçu après l’incendie, mais déplore l’absence de suivi et de soutien continus : « Olive Mudekereza nous a donné des bâches, cinq kilos de farine par famille, cinq cahiers pour chaque enfant et un bidon par ménage pour puiser de l’eau. Mais avant et après son passage, personne n’est venu nous voir, même pour nous saluer. »
Il ajoute que ces familles, déjà fragilisées par la perte de leurs biens, sont aujourd’hui incapables de payer la scolarité de leurs enfants, d’autant plus que la situation sécuritaire dans l’Est du pays et l’absence d’activités rentables aggravent leur vulnérabilité.
Les conditions sanitaires déplorables exposent également les femmes, enfants et personnes âgées à diverses maladies. Dans ce contexte, les victimes appellent à l’aide : « Nous encourageons toutes les personnes de bonne volonté à nous venir en aide. Nous voudrions retrouver un jour notre toit familial », lancent-elles.
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Les sinistrés interpellent aussi les autorités provinciales.
« Depuis les incendies, aucune autorité ne s’est présentée ici pour constater ce qui s’est passé. On a l’impression qu’elles ne nous reconnaissent pas comme leur population, alors que nous souffrons vraiment. »
À Funu, le drame se poursuit, entre détresse et espoir fragile, et la population attend toujours une assistance durable et concrète pour sortir de ce calvaire.