Le Conseil des ministres a adopté, vendredi 3 octobre 2025, un projet de décret conférant le statut de communes aux agglomérations de Panzi et Kasha, situées dans la ville de Bukavu. Cette décision, saluée par certains habitants, suscite également des réserves chez d’autres, qui appellent à une meilleure planification administrative avant toute extension du découpage communal.
Ce jeudi 9 octobre, La Prunelle RDC est descendue dans les rues de Bukavu pour recueillir les réactions de la population.
Pour Christian Basoda, un jeune habitant de Panzi, cette mesure est « une bonne décision » qui va rapprocher les citoyens de leurs services publics tout en créant de l’emploi local.
« La population sera désormais plus proche de sa commune. Avant, les mariages civils de Kasha devaient se célébrer à Bagira, et ceux de Panzi à Ibanda. Même pour enregistrer la naissance d’un enfant, il fallait parcourir de longues distances. Avec ces nouvelles communes, il y aura aussi de nouveaux emplois pour les jeunes », explique-t-il.
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Mais pour d’autres, comme Moïse Chirha Masonga, internaute et observateur de la vie politique locale, le gouvernement aurait dû d’abord consolider la décentralisation avant de créer de nouvelles entités.
« Avant d’augmenter le nombre de communes, il faut d’abord activer celles déjà existantes, notamment à Baraka, Kamituga et Uvira. Leur fonctionnement reste bloqué faute de nomination des bourgmestres et de leurs adjoints », souligne-t-il.
Sur le plan juridique, Lucien Cituli, étudiant en deuxième année de droit à l’UOB, estime que la création de ces communes va renforcer la décentralisation et rapprocher l’administration des citoyens, surtout dans une ville à forte croissance démographique.
« C’est une avancée importante pour l’accès aux services publics. Mais je m’interroge sur la reconnaissance de cette décision par le gouvernement provincial, compte tenu du contexte politique actuel. Pourquoi cette réponse arrive-t-elle seulement maintenant, alors que la population réclamait ces communes depuis longtemps ? », s’interroge-t-il.
Certains habitants rappellent enfin que cette réforme administrative impliquera une modification cartographique de la ville de Bukavu, désormais appelée à s’étendre au-delà de ses trois communes historiques : Ibanda, Kadutu et Bagira.
Sylvie Bahati