À deux semaines de la rentrée scolaire 2025-2026 fixée au 1er septembre, les vendeurs de fournitures scolaires de Bukavu déplorent une faible affluence dans les marchés de la ville. Malgré la stabilité des prix, la rareté des clients inquiète commerçants et commerçantes, alors que plusieurs dépôts n’ont pas encore déchargé leurs stocks pour la nouvelle année.
Approchée ce vendredi 15 août, Espérance, mère de famille et vendeuse, décrit une situation inédite.
« Les parents ne viennent pas acheter les uniformes pour leurs enfants. Nous passons des journées sans aucune vente. Je soupçonne que, comme nous, les parents doutent que la rentrée aura effectivement lieu le 1er septembre », confie-t-elle, assise devant ses articles invendus.
Même constat pour Amani Serge, jeune commerçant.
« Ces fournitures que je vends sont celles de l’année passée. Celles de cette année ne sont pas encore arrivées de Datco. Les prix n’ont pas changé, mais les parents n’achètent pas. Est-ce que la rentrée est vraiment maintenue ? », s’interroge-t-il, découragé.
Roland, vendeur de sacs à dos, partage la même inquiétude. Ayant investi dans un stock important pour répondre aux besoins des élèves, il regrette : « À deux semaines de la rentrée, je passe des journées entières sans aucun client. »
Tous ne baissent cependant pas les bras. Mapendo Guilaine, vendeuse de fournitures scolaires, garde espoir.
« Deux semaines, c’est encore beaucoup. Je pense que les parents viendront à la dernière minute. Mais avec la crise sécuritaire et économique, beaucoup n’ont pas encore trouvé les moyens pour couvrir cette charge », affirme-t-elle avec optimisme.
Cette faible demande montre les difficultés socio-économiques que traverse la population de Bukavu depuis l’occupation de la ville par la rébellion du M23, marquée par la fermeture des banques et la délocalisation des institutions provinciales ainsi que d’organisations non gouvernementales.
Elle met également en évidence l’urgence pour les parents de s’approvisionner avant le 1er septembre, date maintenue pour l’ouverture de la nouvelle année scolaire sur l’ensemble du pays.
Suzanne Baleke et Séraphin Mapenzi