L’appréciation du Franc Congolais observée ces dernières semaines à Bukavu, comme dans plusieurs régions de la République Démocratique du Congo, provoque une perturbation notable des activités socio-économiques. C’est le constat fait par La Prunelle RDC ce jeudi 23 octobre 2025.
Dans les différents marchés de la ville, vendeurs et consommateurs peinent à s’adapter à cette fluctuation monétaire, qui affecte à la fois les prix des produits et le pouvoir d’achat.
« La situation actuelle du marché perturbe notre travail. Chez les grossistes, nous achetons les marchandises au taux de 2.300 francs congolais, mais les clients refusent d’acheter à ce prix et proposent 2.000 FC ou 1.900 FC. Nous travaillons à perte », explique Trésor Batumike, commerçant au marché de Kadutu.
Même constat du côté des vendeuses de produits vivriers. Douce Mboyo, rencontrée au marché de Nyawera, confie qu’elles tentent de s’adapter pour ne pas perdre leur clientèle :
« La baisse du taux de change affecte nos ventes. Nous acceptons de baisser un peu les prix juste pour gagner quelque chose et nourrir nos familles. »
Les consommateurs, quant à eux, déplorent une incohérence entre la baisse du taux et les prix sur les marchés.
« La baisse du taux de change est une bonne chose, mais les prix ne suivent pas. Le taux baisse, mais le coût des produits reste le même », regrette Ismaël Mustafa, un client rencontré à Nyawera.
Christelle Baranyanywa, une autre consommatrice, s’indigne : « Quand tu achètes pour cinq dollars, le vendeur applique un taux de 2.100 FC, mais quand il te rend la monnaie, il utilise 2.000 FC. Chacun a son propre taux. »
Face à cette instabilité monétaire, les habitants de Bukavu appellent le gouvernement congolais à réguler le taux de change et les prix sur le marché, afin de protéger le pouvoir d’achat des ménages et de stabiliser l’économie locale.

